16/ Temps des basses eaux.
Le Rhône, alimenté principalement par les glaces et les neiges des plus hautes montagnes et de leurs appendices, depuis le St Gothard, les Alpes Pennines, les Alpes Grecques, jusqu’au mont Genêvre, ne peut recevoir un volume d’eau bien considérable, quand règnent les fortes gelées au mois de Janvier, c’est aussi le temps de sa moindre élévation .

Cet état dure moins d’un mois et se renouvelle entre les derniers jours du mois d’Août et le première quinzaine de Septembre, lorsque les chaleurs devenues moins brûlantes n’ont plus d’effet sur les neiges élevées, et que les pluies de l’équinoxe d’automne ne sont point tombées encore.

17/ Temps des crues
Mais aussitôt que ces pluies générales se manifestes , les eaux affluent de toutes part très limoneuses, et la durée des crues est plus ou moins prolongée par la continuité des temps humides.
Le commencement du Printemps voit aussi des crues périodiques qui sont produites par une cause analogue et et qui sont d’autant plus grandes et désastreuses que la fonte des neiges s’opère alors avec rapidité.

Enfin ces crues accidentelles peuvent survenir en tous temps à la suite de grands orages. Dans toutes ces circonstances, le fleuve d’ordinaire ne dépasse pas ses basses eaux de plus de 4,20m.

Quoiqu’à cette hauteur ses rives pussent être au loin submergées, les chaussées suffisent en général pour les garantir , et le territoire n’est point encore dans un danger pressant. Il s’y trouve, lorsque les eaux s’élèvent davantage, lorsqu’elles parviennent à 4,91m, comme au 26 mai 1810 , et
18/ État du fleuve dans les crues

A l’arrivée de ces crues menaçantes, la masse du fluide, d’un niveau supérieur à toute la surface de la Camargue et à celles d’autres terrains précieux, agit puissamment par sa vitesse et par sa pression, pour enfouiller le pied des digues.
Elle occasionne des filtrations destructives au travers de ces ouvrages, les surmonte s’ils sont trop bas, les coupe s’ils sont trop faibles et, comme un torrent furieux, roule en tout lieu sur son passage la dévastation et l’effroi.

Les vents, suivant leur direction et l’intensité de leur forces peuvent suspendre ou hâter ces ravages sur son passage la dévastation et l’effroi. Les vents, suivant leur direction et l’intensité de leur force, peuvent suspendre ou hâter ces ravages.
Ceux qui soufflent du nord font baisser la mer, augmentent la pente et la rapidité du fleuve, favorisent l’écoulement, ceux qui s’élancent du sud, au contraire, élèvent la mer, ralentissent le cours des eaux, et y occasionnent des regonflements jusqu’au dessus d’Arles.

Dans tous les cas, si ces vents sont violents, ils produisent dans le lit du fleuve Rhône, des vagues impétueuses qui, tombant et retombant sur les rives, sur les mêmes points, préparent la ruine des berges et des chaussées. De là, l’obligation imposé a tous les habitants d’Arles et des Saintes Maries de la Mer, de joindre instantanément leurs efforts pour empêcher les inondations.