Dès les années 1890, on constate un recul des pâturages et l’évolution de l’agriculture s’accélère, du fait :
1/ d’une part des progrès que continue de réaliser cette activité
2/ d’autre part de l’extension d’une activité qui auparavant ne consommait que très peu d’espace( industrialisation et extraction du sel, à Salin depuis 1856, de l’apparition d’une nouvelle activité dépendant du secteur tertiaire ( création de la réserve en 1927), de la mise en place d’un certain nombre d’infrastructures liées à l’évolution de la société urbaine et industrialisé dominante.

Depuis 1880, l’agriculture camarguaise et du littoral gardois profite de la crise phylloxérique qui vient de frapper de plein fouet les vignobles de l’intérieur.
( les œufs de l’insecte dévastateur étant détruits par une immersion prolongée des vignes en automne de 40 jours et n’arrivant pas à éclore sur les territoires sablonneux).

Bien entendu l’extension du vignoble, sauf sur les terrains sablonneux, ne se fait pas au détriment des terres incultes. Elle fait toutefois reculer les herbages à taureaux , directement par défrichement des pinèdes du bord de mer Gardois, indirectement ailleurs.
Le fait de submerger des milliers d’hectares en plaine saison des pluies provoque la remontée de la nappe phréatique apporte un excédent d’eaux artificielles aux réceptacles naturels que sont les terres basses et les marais est une cause de d’extension de la superficie inondable de ces derniers, par voie de conséquence de leur durée de submersion, raccourcit ainsi leur période d’utilisation par les taureaux. c’est la raison pour laquelle tous les manadiers de l’époque maudissent l’extension de la culture de la vigne, , de même qu’ils maudiront par la suite celle du riz, et de la chasse.

Evolution du vignoble de Camargue :

1830 500 ha
1890 3600 ha
1939 6500 ha

L’agriculture ne cesse de réalise en matière d’irrigation et d’assainissement des progrès considérables ( depuis 1890 mise en place de pompes à vapeur) de ce fait les surfaces cultivées progressent entre 1890 et 1938, 4000 ha en plus.

De plus la SALICAM (1) possède 25000 ha de salin et de marais , des machines à vapeur pompe l’eau de mer pour alimenter les salines, cette activité du sel prospère a la demande de l’industrie chimique en pleine expansion.
De plus la SNA en 1927,(2) locataire de 12000 ha va faire de ces territoire une réserve intégrale ou même le taureau sera interdit. En 1972, l’État achète 13000 ha aux Salins du Midi, encore une perte non négligeable, dès 1927, les manadiers ont perdu artificiellement 2000 ha sur les 12000 ha mis en réserve.
La mise en service des lignes de train, la rectification des routes, leur goudronnage, morcellent les pâturages. Cette régression est très ressentie après 14/18, certains disparaissent, d’autres pour compenser réduisent leur cheptel, surtout chez les manadiers loueurs de leurs pâturages.
Certains pessimistes prédisent la disparition programmée des taureaux , Mais ces visionnaires pessimistes n’ont pas prévu deux facteurs qui vont faire l’inverse :
— Les écrits des poètes qui glorifient, des intellectuels, des savants, qui ont glorifié l la Camargue a compter de 1900, ses éleveurs, ses gardians et ses manadiers
— d’autre part, l’apparition du fil de fer barbelé après la guerre 14-18