Depuis 6 ans bientôt, nous donnons ici presque chaque semaine, notre avis sur la course libre, c’est à dire sur les éléments qui la composent et ce serait un miracle si depuis ce moment-là quelques uns ne nous avaient pris en défaut.
Mais de là à dire que nous sommes pour les cocardiers du Languedoc contre ceux de Provence, il y a de la marge.

Et d’ailleurs en tauromachie, ou commence la Provence ?
Ou finit-elle.
Où se trouve exactement limitée la Provence du Languedoc ?
Il serait fort celui qui voudrait nous dire cela.

Presque tous les cocardiers qui vivent en Languedoc, l’été, dans les prés du Cailar, vivent en Camargue l’hiver et nous ne pensons pas que la Camargue soit en Languedoc. D’ailleurs l’île de la Camargue, encerclée dans les deux bras du Rhône, s’est modifiée au gré du fleuve qui a augmenté ou diminué son delta au moins dix fois au cours du siècle dernier.
Tous les Rhônes morts qui sillonnent la côte méditerranéenne du Grau du Roi aux Salins de Giraud prouvent la chose surabondamment. Il ne saurait donc être question de Provence ou de Languedoc .

Si on nous reprochait d’être pour le taureau de pure race Camargue contre le croisé espagnol, nous dirions : c’est exact.
Il est vrai de dire que nous préférons, et de loin, le taureau Camargue au taureau croisé quand il s’agit de la course libre.
Cela nous ne le cachons pas .

Mais nous venons de faire une une expérience qui nous a comblé.
Dans le référendum que nous venons d’organiser et auquel a répondu un grand nombre d’aficionados, il y a une préférence marquée pour le camarguais libre. Des réponses d’Arles, de Provence et de Marseille donnent comme favoris des cocardiers de Baroncelli, de Granon. C’est dire que nous ne sommes pas seuls à penser ainsi. Et d’ailleurs y a-t-il à l’heure actuelle dans les manades de Crau un seul taureau, qui ait donné des marques de bon cocardier ?
Qu’on me le signale et je serais ravi d’aller le voir à sa première course.

Pouly avait un taureau dont on commençait à parler : Le Ramoneur. Il est devenu méchant et ne pense plus qu’a cogner les barricades, Le Cogne de Saurel, avait toujours agi ainsi.
Lescot a-t-il un bon cocardier ?
Et Aubert ?
Non vraiment nous ne voyons rien. Ne disons pas un mot de Madame Viret, qui paraît avoir complètement abandonné la course de cocardiers pour se spécialiser dans la fourniture du bétail de novilladas.

On nous reproche aussi de juger les cocardiers de Provence sans les voir. Il est vrai que nous ne les voyons guère. Nous n’y tenons pas. Il y a bien assez de bonnes courses que nous sommes obligés da manquer sans perdre un dimanche ou deux pour assister à une course de taureaux croisés-espagnols.
Mais les renseignements ne nous manquent pas quand même. Nous avons plusieurs amis en Arles qui nous renseignent , et aussi à Marseille.

Vraiment nous persistons à croire que les manadiers ont fait un bien mauvais calcul le jour ou ils ont mis sur les vaches des toros espagnols d’Espoz y Mina ou de Carriquiri.

C’est de ce jour que date la débandade des manades de Crau.