Variations du lit du Rhône dans le delta
Ses variations nous amènent à conclure que :
Le Rhône, dès l’antiquité la plus reculée, se divise à hauteur d’Arles, en deux grands bras (Ostium Massalioticum et Ostium Amplissimum)
1/ Que ces bras n’ont pas sensiblement varié depuis les temps anciens, mais leur extrémité seulement.
2/ Qu’un troisième bras ( Ostium Métapinum), désigné sous le moyen âge sous le nom de Saint Ferréol, se détachait un peu au-dessous d’Arles, vers l’ile de la Cape, traversait toute la Camargue, et débouchait à la mer près des Saintes.
3/ Que ces trois grandes branches du Rhône existaient au commencement de l’ère chrétienne, et qu’elles correspondaient aux trois embouchures dont parle Pline.
4/ Le bras principal du Rhône n’a déposé avec intensité ses grands atterrissements en avant du grand cordon littoral, qu’après l’achèvement d’un système complet de digues et la fermeture du bras dit de Saint Ferréol vers la fin du XIIIe siècle.
5/ Que l’étude des sols nous apprend que :
- La terre rouge nous arrive du Gardon
- Le sable noir nous arrive de l’Isère
- Les alluvions jaunes nous arrivent de la Saône
- Les limons gris nous arrivent de la Durance
Messages
1. Variations du lit du Rhône dans le delta, 16 janvier 2018, 14:46, par Morra
Bonjour,
je pense que le Rhône d’Hulmet a cessé de fonctionner dans la totalité de son parcours bien plus tard.
Il est probable, que l’ancien bras d’Ulmet continua de nombreuses années à être alimenté en eau par l’entrée de Montlong.
Nous pouvons penser que seule une partie qui allait au minimum jusqu’au mas de Romieu soit environ 7 km, fut navigable au moins jusqu’en 1594.
Bien à vous M Morra
1. Variations du lit du Rhône dans le delta, 16 janvier 2018, 17:27, par Liberté
Louis BOREL ingénieur hydraulicien, membre de l’académie d’Arles nous donne dans son ouvrage "histoire des saintes maries de la mer" dans son premier chapitre une description des différents lits du Rhône dans l’antiquité jusqu’à nos jours .
Ainsi à propos du Rhône d’Ulmet il écrit :
" situé sur la rive orientale du Vaccarès, le Rhône d’Ulmet constitue une branche fluviale qui remonte à 4500 ans AV-JC. Elle serait la conjugaison d’une conjoncture de crue et d’un exhaussement de l’embouchure de la Fourcade à l’Est des Stes (Rhône de St Ferréol ) qui aurait provoqué dans le delta un écoulement à 3 branches en patte d’oie : St Ferréol-Albaron/Peccais-et Ulmet. "
La branche d’Ulmet aurait eu une activité maximale de 4500 à 2000 ans AV-JC. pour décroître ensuite à l’époque romaine.
Il semblerait qu’ un port romain ait eu une activité notable si on en juge par l’importance des quais et des vestiges mis au jour en ces lieux.
L’embouchure de la branche d’Ulmet se situait à 4 ou 5 Km de la fameuse abbaye cistercienne d’Ulmet. Ce n’est qu’après 1440 que la dérivation de la Cappe fut fermée.
A noter que le lieu dit "fumemorte" pourrait être une déformation de "flume mort" (fleuve mort) du fait de son raccordement dans les divers étangs qui le jouxtent.
Liberté
2. Variations du lit du Rhône dans le delta, 16 janvier 2018, 17:43, par Bernard
Merci pour vos interventions de qualité.
Il est vrai que ce Rhône en a fait dire et surtout écrire des choses, suivant que celui qui a écrit s’est penché sur des ouvrages bien plus anciens, qui eux forcément reprennent des choses encore plus vieilles.
Même Luc Long lors d’une conférence après ses fouilles dans le quartier du Lampourlier à Châteauneuf du Pape, a encore découvert des vestiges d’une mémorable bataille.
Il reconnait que nous n’avons encore découvert que 10% de ce qui est entreposé dans ses eaux.