Benoît Duteurtre, avec grande sensibilité me semble bien définir l’ambiance des Hourtès :

"Sa merveilleuse maison était un produit de ces vies successives où l’on pouvait, au fil du temps, apprendre à distinguer les différentes strates témoignant de ses enthousiasmes passés.
Dès que j’y étais entré pour la première fois, entraîné par Balthazar Clémenti, j’étais tombé sous le charme des grands rayonnages de livres, mais aussi de ce jardin d’hiver ouvert sur le pré, où des meubles de style végétal, offerts par César, se mêlaient aux plantations et aux silhouettes des taureaux qui paissaient au loin.
Le naturel et l’intellectuel, le simple et le raffiné semblaient se répondre dans ce décor ; (...)

(...) chez Jean Lafont, les objets précieux côtoyaient, ceux de la vie quotidienne, presque sans y penser.
La photocopieuse trônait sur une table ancienne et, ces dernières années, un vélo d’appartement avait fait son apparition au beau milieu du salon, sous les œuvres d’amis comme Daniel Pommereulle ou Ponce de Léon.
Dans un coin, des scrapbooks racontaient le passage, dans cette maison, d’Antonio Ordonez ou de Jackie Kennedy. Tout n’en était pas moins subtilement organisé dans ce désordre : l’Art Nouveau plutôt dans la cuisine, mais l’Art Déco plutôt dans le salon où Jean avait rassemblé, sous une lanterne cubiste, divers meubles glanés à travers l’Europe, en un temps où il recherchait ces pièces alors démodées.
Les souvenirs de Camargue et les courses taurines se tenaient dans l’escalier, où figurait un joli portrait de Jean par son vieil ami Jean Godebski ; l’art néo-gothique dans sa chambre, véritable antre du clair-obscur où étaient rassemblés peintures, dessins, et toute une forêt de pendules remontant au règne de Charles X.
Quant aux deux chambres d’amis, elles avaient longtemps porté la trace de Marie-Laure de Noailles, du temps où elle avait acquis cette maison.

(...) puisqu’il est impossible de figer le temps, il me semble effectivement plus raisonnable, comme l’a voulu son neveu Antoine, que ces objets partent dans d’autres mains où ils accompagneront d’autres histoires... quand bien même ils conservent pour nous la marque poétique des Hourtès et de Jean Lafont.

Texte complet à lire sur cette page : Jean et sa Maison*

La liste exhaustive des objets vendus avec leur estimation et leur prix de vente, peut-être consultée sur cette page : Collection Jean Lafont*

Lot 61 : PABLO PICASSO (1881-1973)

Salade de Taureaux Daté "19.1.58", avec le tampon "Madoura plein feu" Terre cuite…
Estimation : 20 000 - 50 000 € / Résultat 84 500 €

================================================

Lot 65 : PIERRE CHAREAU (1883-1950)
Pare-feu en fer forgé laqué noir, ouvrant en son centre par deux vantaux grillagés,…
Estimation : 20 000 - 30 000 € / Résultat 195 000 €

etc, etc....