92éme Cocarde d’Or
Que l’on aime ou pas le principe de la Cocarde d’Or, force est de constater que cette course attire de plus en plus de monde et donc pas que des aficiouna.
Elle transcende ses acteurs, tant Hommes que Taureaux, ces derniers ressortant parfois toute la quintessence de leur noblesse. Au point d’avoir par moments, des montées d’adrénaline jusqu’au plus haut des amphi.

Cette 92è Cocarde d’Or s’est déroulée en 2 temps.
Une première partie avec ANGORA et surtout ST ROMAN face au 2 gladiateurs Ciacchini et Cadenas.
Puis les 2 protagonistes s’étant retirés, une deuxième partie démarrait avec un ORCA venu relancer la compétition face aux 2 derniers combattants J Martin et Chekade.
Après une belle chorégraphie sans aucune fausse note de nos Arlésiennes, la flamme était allumée pour un départ plus que olympique sur les chapeaux de roue de nos 34 gladiateurs.
ESCAPAÏRE de la Salierenne en charge d’ouvrir les hostilités a su tenir le rôle qui lui incombait.
Une grande fierté pour cette manade de participer, mais aussi pour son taureau qui su résister à la grosse pression de début du combat sans rien lâcher. 12’ intenses où le taureau tient tête, envoie la corne, repousse, se dégage devant des Laurier, Chekade, Allam, Assenat survoltés. Mais 12’ vaillantes plusieurs fois honnorées.
ANGORA va donner du fil à retordre.
Il montera d’un ton en imposant sa puissance, sa dangerosité. Percutant aux planches, il envoie son poitrail bien au delà pour cueillir sa victime. Il se cale vite pour mieux diriger les débats et se faire respecter. La corne menace à chaque contact et les premiers attributs sont défendus chèrement.
3’45 le gland à Cadenas qui ouvre son compteur ; 4’30 la cocarde et le frontal à Ciacchini à 8’. Le taureau de Aubanel aura su s’imposer par sa vigilance et sa bravoure pour sauver ses 2 ficelles malgré les ambitions des Blancs.
ARTABAN de Fabre/Mailhan se défendra comme il peut devant la horde blanche.
Souvent pris dans l’étau, il envoie ses aiguilles ou baisse la tête au contact. 4’ seront nécessaires pour les principaux attributs.
Sa défense fera réfléchir tellement son coup de revers dissuade. La présidence double alors les points à la ficelle. Mais rien n’y fera ARTABAN ramènera ses bobines pas peu fier, même si en silence aux Bernacles.
L’entracte venu, les anti Cadenas étaient fiers de voir Ciacchini caracoler en tête avec 7p devant Joachim 6p et un J Martin aux avants postes dès le début avec 4p.
L’entrée en piste de St ROMAN allait relancer les hostilités.
Rapidement c’est un Ciacchini omniprésent qui se jette dans la bataille. A chaqu’un de ses passages le bras traine entre les cornes ; s’en suivent des rasets pas toujours orthodoxes sur le Guillierme souvent à la limite de l’accrochage.
C’est Ciacchini qui profite le mieux du combat.
En levant les 2 glands et la coupe cocarde il creuse l’écart de 6p sur son principal rival. Mais St ROMAN n’a pas l’intention de s’enfermer dans sa grotte comme un ermite.
Les ficelles vont être dures à obtenir tellement le cocardier se bat. Il ne lâche rien face à l’avalanche de rasets, droite/gauche, se jette à gauche, se jette à droite.
Cadenas s’il veut cette 8ème victoire devra attaquer, affronter le taureau.
C’est ce qu’il fait.
A 2m à peine du cocardier il se jette sur le taureau qui ne répond pas toujours, le provoque de droite comme de gauche, tombe comme d’autres raseteurs qui se bousculent, devant lui tellement la lutte est acharnée.
Chekade entre à son tour dans la course.
La ficelle est grattée plusieurs fois, elle s’effiloche, mais il en reste un brin sous la corne, collée dans le sang. Joachim y va à mains nues pour mieux sentir l’attribut. Jérémy resté un temps à l’écart doit retourner au combat afin d’éviter une remontée de son concurrent.
Sur un ultime passage il lève le bras croyant tenir son Graal. Mais dans le saut ST ROMAN le cueille entre les jambes, le fait tourner sur sa corne et le déséquilibre. Ciacchini se relève en contre piste mais vite emmené à l’infirmerie.
La corne a tranché sa chair.
Les minutes qui suivent sont chargées d’émotion, de questionnements. La ficelle n’est toujours pas accordée.
Alors que c’est-il passé dans la tête de Cadenas ?
Bien malin celui qui vous le dira et encore plus au sortir des arènes.
Les anti vous diront que se sentant vaincu, Joachim a préféré quitter la scène. Les pro vous rétorqueront que son principal adversaire à terre il refusa de continuer le combat pour une victoire à la Pyrrhus. Que ce soit par geste chevalresque ou caractériel, le fait est que nul n’en sait rien et que personne est dans sa tête.
Pour ma part je suppose que Joachim dans l’intensité du combat a cru que cette ficelle était accordée à Jérémy ; ce qui aurait porté le score à 13p. Je laisse les réseaux sociaux et les discussions de comptoir faire le reste.
Mais le "show must go on" et la sortie de CARASSIN se fait presque dans l’indifférence.
La pression est tombée, les principaux protagonistes ne sont plus en piste. "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé"disait Lamartine.
Le Cuillé se retrouve comme un poisson dans l’eau dans cette grande piste. Pourtant rien n’est fait et il reste 2 taureaux. Après un temps à se déplacer ou se centrer en piste il retournera au toril porteur de ses bobines.
ORCA allait relancer le combat et par là-même redonner de l’intensité à cette course.
Les Blancs en veulent mais ORCA sait imposer sa puissance dès l’entame.
Le Lautier s’envoie loin en contre piste corne pointée. Il menace, se tourne comme un félin.
Le cétacé des Lautier n’en a pas marre, il tient tête sous un tsunami de rasets. Carmen en continu pour honnorer une vaillance qui frise l’admiration du public. Il sait se déplacer pour sortir de l’emprise. Chekade, Martin, El Ghiati sont renvoyés dans les cordes.
ORCA parviendra a sauver ses bobines avec fierté devant un public conquis.
VALENTO sortira pour départager les 2 ex aequo Martin et Chekade.
La pression est tombée, une coupe frontale suffira à Martin pour prendre la 2éme place. Le Lagarde pas toujours bien placé conservera tout de même ses ficelles mais la courses était déjà terminée.
En vainqueur valeureux, Ciacchini viendra chercher son bijou pour la 2éme fois après 2018 devant un brillant Martin et un Chekade accrocheur.
ORCA obtiendra l’unanimité du jury et du public pour le prix du meilleur taureau de cette Cocarde d’Or.
Sans oublier le meilleur arlésien à Cadenas préférant ne pas revenir en piste et céder son prix aux suivants El Ghiati et Laouazi.