Aigues-Vives : Débat "Les contraintes des manadiers face au monde économique actuel".
Un débat-conférence victime de l’indiscipline d’automobilistes mal garés.

En effet, quelques voitures mal garées sur le parcours de la roussataio ont empêché les organisateurs de respecter les horaires prévus.
Son départ retardé s’est repercuté sur l’heure de sa fin et obligé les conférenciers à attendre ...
La conférence débute donc avec 1 heure de retard.
Malgré cela, si au début la salle n’était pas pleine, à la fin les auditeurs étaient debout.
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![]() Messieurs Alain Lebret, Jacques Mailhan et Pierre Aubanel.
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C’est Jacques Mailhan, Président de l’association des manadiers, qui ouvre le bal.
Et fort !
"Il n’existe pas de manadier riche, leur seule richesse c’est leur passion, la passion de leur métier".
La seule récompense du manadier ce sont les applaudissements dans les arènes. Pensez-y.
Il souligne, au grand plaisir de " la maisso " présent dans la salle, que les manadiers actuels, quoiqu’ils en disent, ne survivent qu’avec l’aide des gardians non salariés, vrais bénévoles qui aident au travail de la manade.
Diminution des pâturages, contraintes de prophylaxie, charges nouvelles, aides sans réel rapport avec les coûts nouveaux... Ce sont quelques unes des contraintes énumérées.
Jacques Mailhan vit ce qu’il dit, nous parle de son quotidien, de son statut de manadier et lâche :
"Dans toutes ces difficultés pour perdurer on voit arriver en nombre de nouveaux manadiers, non ! éleveurs".
Trop tard Monsieur Mailhan ! L’appellation "manadier" n’ayant pas été protégée, labellisée diront certains, celui qui s’installe avec 4 vaches peut se dire "manadier"....
Il insiste sur l’impossibilité pour un manadier de vivre uniquement de la course.
Tous sont désormais obligés de se diversifier. Lui, s’est tourné vers le tourisme et des gîtes.
Propos relayés par Monsieur Aubanel qui constate que si le nombre de courses augmente il n’en est pas de même pour les spectateurs.
Pour lui, l’ensemble des manadiers doit "se battre pour continuer l’Histoire".
Alain Lebret dégage de ses propos, une amertume certaine. Manadier, il a dû arrêter. Trop difficile, trop de contraintes supportables. Il souligne le déficit criard de pâturages.
Il souligne que si, actuellement, ce que l’on donne aux manadiers n’augmente pas, ce que l’on donne aux raseteurs ne cesse d’augmenter !
Jacques Mailhan nous invite à constater que le manque d’espace influe sur le caractère d’un taureau. Celui-ci a besoin de grands espaces pour se cacher. Il se plait à rappeler son simbèu qui plonge dans l’eau quand on le cherche afin que sa cloche ne tinte point et qu’on ne puisse ainsi le retrouver.
Le manque d’espace fait perdre au taureau Camargue sa rusticité, son intelligence, sa sélection naturelle.
C’est sur ces paroles que nous nous sommes quittés.
Silencieux, graves car ce débat conduit simplement, accessible à tous, a su poser clairement quelques points de réflexion à mener sans tarder si nous voulons que la Course Camarguaise, à travers nos manadiers, perdure.