Jean-Marie VALAT
Un article de J. Malaval publié en février 1974

Durant notre entretien, Jean-Marie VALAT était discrètement à l’écart. Ce charmant garçon de 23 ans, encore célibataire, n’osait prononcer un mot.
Quoique jeune dans le métier, il a déjà été remarqué dans les milieux de la bouvine.
Natif de Nîmes, lui aussi, tout petit garçon, il suit les courses de taureaux à Sommières en particulier.
Sous l’influence de Jacques ROUMAJON avec qui il se lie très rapidement, il se décide à vêtir la tenue blanche. Quelques courses emboulées en 1972 révèlent que lui aussi est capable de devenir un excellent raseteur. Les preuves : il enlève le trophée des commerçants de St-GEORGES D’ORQUES et également le trophée du club taurin de cette même ville.
1973 est l’année de sa consécration. Il peut raseter de vrais cocardiers. Il est tenace, consciencieux et téméraire aussi. Sa grande récompense, il l’obtient à la finale du trophée de l’avenir où il se classe septième.
Son plus grand désir est d’accéder au trophée des As « mais il ne faut pas vouloir courir avant de savoir marcher, nous dit-il, et je dois reconnaitre que je manque encore de métier ».
Jean-Marie VALAT est pour « la Capelado »
— « Evidemment, car, continue-t-il, il s’agit d’une forme de politesse vis-à-vis du public, mais au cours du défilé je suis terriblement contracté, car il me semble que, c’est de la prétention, surtout lorsque je défile à côté de raseteurs nettement supérieurs à moi.
Puis, je dois vous l’avouer, et je serais curieux de savoir pourquoi, lorsque je participe à la Capelado, chaque fois je fais « la volle » (n’enlever aucun attribut). Peut-être s’agit-il d’une malheureuse coïncidence. Malgré ce, vu qu’il s’agit de maintenir les traditions j’exercerai mon métier consciencieusement et je participerai comme il se doit, aux défilés ».
Notre jeune raseteur est satisfait de la saison 1973 bien qu’il lui ait été matériellement impossible de participer à toutes les courses, car la semaine, surtout l’été, il y a beaucoup de travail à la propriété, avec la récolte des melons en particulier.
Jean-Marie espère qu’en 1974, il pourra suivre davantage de courses, car son père et son frère Yves lui permettront espérons-nous, de s’évader plus facilement.
Avant de nous séparer, il nous déclare :
« Je m’efforcerai de progresser dans le dur métier de raseteur et je ferai tout pour cela. Je sais que c’est long et difficile mais j’ai du cran et de la persévérance.
Je ne voudrai pas terminer sans vous dire que je suis un fervent lecteur de votre mensuel que je remercie pour l’aide et le soutien qu’il apporte au monde de la bouvine. »
J. MALAVAL