Le bistournage
La maîtrise des naissances à la manade n’est pas le seul but de la castration des taureaux. Les taureaux entiers ont souvent un comportement agressif, non seulement entre eux, mais également envers gardians et cavaliers. Laisser des étalons sans contrôle aboutit ainsi fréquemment à des blessures tant les combats entre mâles sont âpres.

Taureaux sauvages par définition, ces combats vont quelquefois jusqu’à la mort de l’un d’entre eux.
Ainsi, le manadier sélectionne le (ou les) mâle(s) qu’il gardera comme étalons, et une dizaine d’autres pour les courses de tau et taureaux jeunes à venir. Mais pour les autres...
Le terme bistournage est à traduire littéralement par « déformation par torsion ».
Si l’opération de castration est maintenant réalisée au moyen d’une pince écrasant les cordons testiculaires, il n’en a pas toujours été ainsi.
Traditionnellement, cette opération effectuée par un hongreur se passait en deux temps.
- Dans un premier temps, les animaux à castrer étaient réunis dans le bouvau* ou devant la jasse* dont l’entrée était fermée par une charrette.
Une corde passant à travers les rayons de la roue d’une charrette servait à attacher le tau. Cette longe était passée autour des cornes du tau et ramenée jusqu’à la charrette. Ainsi maintenu, il restait à le coucher à terre. Pour ce faire, le manadier passait la sabatière* autour des pattes arrière, faisant un noeud coulant. Quelques hommes renversaient alors le taureau.
Une fois immobilisé, le hongreur pratiquait le bistournage.
Il faisait tourner chaque testicule sur lui même, puis faisait pivoter celui-ci à l’intérieur du sac testiculaire, coupant la circulation. Enfin, une corde venait enserrer le scrotum dans le but de maintenir les testicules en position contrainte. L’animal était ensuite relâché. - Dans un second temps, les bêtes étaient à nouveau capturées, mais simplement maintenues debout, le temps pour le manadier de couper la corde posée une semaine plus tôt.
Cette opération est décrite en détail dans l’ouvrage de Carle Naudot "Camargue et Gardians".
Cette torsion ne se fait plus, les manadiers privilégiant l’utilisation de la pince. Il n’y a plus qu’une intervention rapide, l’ensemble de l’opération ne dépassant pas le quart d’heure.
Voici le détail d’un bistournage

A la sortie du toril, le taureau est déjà entravé aux cornes par une bourgine, qui l’immobilisera. Non sans résistance...

Deux cordes tiennent le taureau, la première a permis d’amener le taureau devant le mur

La deuxième est récupérée par le manadier, qui attache le taureau.

La tête du taureau est maintenant immobile

La sabatière est passée sous le ventre de l’animal

La sabatière enserre les pattes arrière

L’animal est couché par quelques hommes, qui vont le maintenir à terre, pendant que le manadier dégage le sac testiculaire


La pince vient écraser les canaux testiculaires en amont du sac

Le taureau est relâché, les pattes avant d’abord, la tête ensuite, en même temps que les pattes arrière

Il se débat...

Se débarrasse de ses liens...

Le taureau est enfin libéré, il retourne aux champs.
Messages
1. Le bistournage, 26 novembre 2013, 08:40, par Bernard
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http://www.bouvine.info/bistournage article 429