Le "temple" lors d’un raset
Comme souvent sur les gradins, lorsque la course n’accapare pas toute notre attention - et cela arrive trop souvent ! - des discussions très intéressantes s’engagent.
J’étais donc sur les gradins à Vauvert pour une course de Ligue soporifique et avec mon voisin - un aficionado authentique - nous engageons la conversation : différences fondamentales entre les aficionados et les afeciouna.
A aucun moment il ne s’est agi de déterminer la suprématie de l’une sur l’autre mais uniquement de l’attitude de l’acteur envers le toro-taureau.
"Oui, me disait-il, je ne pense pas qu’on rencontre dans un raset les trois phases fondamentales nécessaires à une bonne passe du toreo.
Dans la Course Camarguaise par analogie on retrouve le cite, la course devant le taureau mais jamais le "temple" (domination)".
Il faisait allusion aux trois règles fondamentales que le maestro se doit de respecter pour montrer son contrôle sur le toro : "citar, mandar, templar" que je traduirais librement par "citer, conduire, dominer".
Je lui dédie cette photo de Christian Chomel - faite par Ph. Naval - aux Saintes face à Le Fri de Cuillé le 15 août 1984.
Il pourra constater d’abord le regard puis le bras - au moment de prendre l’attribut - dans le prolongement de la colonne vertébrale du cornupède (clin d’œil à Bernard).
On dirait que le temps est suspendu le temps d’un millième de seconde lorsque le raseteur pose la main... comme cela a l’air facile mais cela montre, à mon avis, que Monsieur Christian Chomel était au sommet de son art et qu’il dominait le taureau !

J’aurai plaisir Claude à te rencontrer à nouveau et deviser à souhait sur ce qui nous passionne.