Est ce pour écouter l’ensemble de l’œuvre ou pour son soliste Cadenas que le public avait répondu présent ?

Le fait est que du fauteuil d’orchestre au balcon l’arène était pleine.
Au pupitre, Jean Luc ( [1]). Tout le monde est prêt, on peut commencer.

Comme pour une symphonie, la course va se composer en plusieurs mouvements.
Premier mouvement : CARASSIN.
Ça commence allegro, mais avec un bon coup de tête.
Friakh et Cadenas essayent d’en tirer le meilleur morceau. Le Cuillé répond bien en montant de rythme parfois. CARASSIN rentrera sa 2ème ficelle. Jean Luc ne lui accorde pas les honneurs musicaux pour sa vaillance.
La partition a encore quelques mauvaises notes.

Deuxième mouvement : BENVENGU le bien nommé.
Il monte d’un ton.
D’entrée il chasse les blancs, il sait utiliser les angles pour jouer une belle série à sa 1ère ficelle. Le Nicollin ne refuse rien et la musique joue pour 6’30 de brio.
Idem pour la 2ème bobine, BENVENGU joue en accord avec Naim, Martinez, Cadenas, Martin.
Il rentrera en musique après 13’ Andante.

DUC de Jean Claude Blanc va être un ton encore au dessus.
Il prend les séries d’entrée sans rien refuser.
Dans la fosse, on sent que l’orchestre compose d’un commun accord. Sans taper dans les planches les cornes du taureau finnissent toujours au ras.
Le rythme monte encore, DUC ne lâche rien, bouche fermée, il se défend en repoussant ou changeant de terrain comme pour repartir sur le bon pied.
La 1ère ficelle restera pour Cadenas à l’ultime minute.
Le virtuose aura joué comme un 1èr violon et apporter à ce 1/4h un registre mezzo forte.

Après l’entracte chacun reprend sa place, les musiciens leur pupitre et Jean Luc sa baguette.

PEROLEN dans la fosse pour 8’ sans fausse note.
On a joué juste, proprement et dans une bonne tonalité.
Cadenas et F Martin faisant chacun leur solo. L’un coupe cocarde et gland ; l’autre cocarde et ficelle. Le Lautier terminera honnoré pour la belle vaillance d’un adagio de 8’.

Quand sort ZOCATO, Jean Luc en bon chef d’orchestre décide de rester debout devant son pupitre, comme pour mieux diriger son ensemble.
Dans un passé déjà lointain, cheveux longs et guitare basse entre les mains, il connait la musique.
Il sent que sous sa baguette se dessine une agréable symphonie. Il saura régler les petits bémols gauche/droite.
Le Guillerme en scène sort avec du jus.
Le ton est donné il va nous le faire fortissimo. Si le début de sa partition fut endiablé pour 2 mn ses premiers attributs, la suite sera sur une autre cadence. ZOCATO surveille, voit les départs, repousse fermement.
Autre compositeur de l’orchestre blanc, Naim ; lui aussi y sera de sa partition comme pour répondre aux 2 virtuoses Martin -Cadenas et apporter l’équilibre qu’il faut dans la tonalité d’un mouvement.
Les ficelles seront apprements disputées mais ZOCATO repousse fort les séries qui s’enchainent.
La 1ère après 13’ et la seconde rentrera au pays en musique.

Si LE SAGE n’en a que le nom, les musiciens blancs ont déjà composé avec lui dernièrement à Beaucaire.
Sa sortie au Muguet d’Or fut d’une belle envolée, on en espère autant aujourd’hui.
Dès les 1ères minutes le ton est donné, Friakh puis Cadenas sont serrés de prêt et raccompagnés avec fracas.
LE SAGE va composer son œuvre comme Beethoven sa 9ème, avec frénésie. Il coupe le terrain, vient fort, crée le danger à tout moment par sa vista et sa rapidité.
Naim s’en sort de justesse.
Le 2è gland défendu jusqu’à la 6ème mn.
Pour donner un coté alerte dans cette fantasia de coups de barrière le Lautier s’en amuse. Il s’en va et revient aussitôt à l’image des moutons de la pastorale.
François Martin en second violon aura su tirer le meilleur du taureau en accrochant les 2 glands, la cocarde, et une ficelle à ces rasets arpèges.
La seconde restera sur les cornes comme un trophée vainqueur ovationné en retour.

Et pour rester dans un symphonie à la fois fantastique et champêtre CORTE se donnera sans relâche dans un final musical endiablé où tous voudront jouer de leur morceau. Dans un orchestre il faut des cuivres, des cordes, des bois et des percussions.
Martinez et Bernard auront participé à ce concerto chacun levant un gland au taureau de Méjanes. Laurier et Friakh joueront eux aussi comme avec un instrument différent.
Le Club Taurin Lou Raset a fait le déplacement de Pérols avec son président pour voir l’enfant du pays Dorian briller en terre provençale. S’il a été malchanceux et n’a levé que 2 attributs il aura lui aussi apporté sa note musicale.

Et pour rester dans l’harmonie parfaite de cette journée, les organisateurs décidèrent d’accorder un prix ex-aequo aux 2 virtuoses Cadenas et Martin F ainsi qu’au taureau LE SAGE des Lautier.

Jean Luc pourra enfin rentrer sa baguette et descendre du perchoir.

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