La course Camarguaise est un spectacle unique au monde, présent depuis le début du 19ème siècle. Le plus ancien témoignage sur l’origine de la course Camarguaise remonte en 1402 en Arles : une course avait été donnée en l’honneur de Louis II, Comte de Provence.

A travers sa zone d’influence de Montpellier à Port St Louis, en passant par Arles et Cavaillon, cette tradition représente un patrimoine culturel et un mode de vie.

IMG1

Ce sport n’a cessé d’évoluer dans sa pratique et dans l’organisation de ses structures. Les principaux acteurs sont de véritables sportifs et la Fédération Française de la Course Camarguaise est devenue depuis 1975, une véritable instance directive.
Ces évolutions n’ont jamais nuis à l’âme de cette tradition et la course camarguaise possède toujours un poids culturel important. Elle est ancrée dans les habitudes et coutumes de toute une population.

La course camarguaise implique un public de passionnés (en moyenne de 8 000 à 10 000 personnes par journée), des professions issues de ce spectacle (manadiers, gardians...) ainsi que des associations et collectivités territoriales organisatrices.
Elle est aussi un facteur d’intégration qui motive toutes les tranches d’âges et classes sociales. Ces coutumes et traditions, sont donc un élément moteur de toute une région. Désormais la course camarguaise fait partie de l’histoire d’une région tout en étant devenue une réalité économique.
La course camarguaise d’une histoire à une réalité économique.
Nous allons donc montrer l’évolution de la course camarguaise au fil du temps en première partie puis sa réalité économique en deuxième partie.

Tous les acteurs de la course camarguaise sont titulaires d’une licence. Elle donne droit aux garanties d’assurances prévues par le contrat de groupe.

Répartition des licences selon les différents groupes

On s’aperçoit que depuis 1998 à 2004 il y a eu une augmentation du nombre de licenciés de 63%.
Les catégories des mairies, des animateurs, des raseteurs tourneurs ainsi que celles des stagiaires sont celles qui ont vu leur nombre de bénévoles diminuer de 1998 à 2004. La catégorie ayant le plus diminué étant celle des animateurs -61,5%.
Les catégories n’ayant pas été nommé sont celles qui ont vu leur effectif de bénévoles augmenter de 1998 à 2004. Plus particulièrement pour la catégorie des cavaliers camarguais qui ont augmenté de 79%.

La question à se poser y aurait-il d’autres catégories qui dériveraient de l’activité économique d’une course ?
Nous allons étudier pour la plupart des catégories leur rôle économique dans l’activité de la course camarguaise, d’une part directement, d’autres part indirectement.

IMG2

• • Les Courses

Voici la répartition des courses de 1996 à 2004 sur les 4 départements suivants :

• BOUCHE DU RHONE
• GARD
• HERAULT
• VAUCLUSE.

On s’aperçoit que de 1996 à 2004 il y a une augmentation de 1% sur l’ensemble des courses camarguaises.

Seul les trophées taurins augmentent de 30%, tandis que les autres courses diminuent : -33% pour les courses dites « Autres ».

Voilà les évolutions des courses camarguaises dans les 4 départements cités ci-dessus :

IMG3

Pour les Bouches du Rhône l’on constate une augmentation de 2003 à 2004 de 25%, puis une diminution de 2004 à 2005 de -11,5%. Globalement, on observe que de 2003 à 2005 il y a une faible augmentation, de 11%.

IMG4

Pour le Gard, l’on constate une augmentation pour 2003 à 2004 de 7,2% et puis pour 2004 à 2005 de 10%. Globalement, on observe que de 2003 à 2005 il y a une augmentation de 17%.

IMG5

Pour le département de l’Hérault, l’on constate une augmentation de 2003 à 2004 de 20% puis une faible diminution de 2004 à 2005 de -1%. Globalement, on observe que de 2003 à 2005 il y a une augmentation de 18%.

IMG6

Pour le département du Vaucluse, l’on constate une augmentation pour 2003 à 2004 de 266% et puis pour 2004 à 2005 de 18%. Globalement, on observe que de 2003 à 2005 il y a une augmentation de 333%.

IMG7

Pour l’ensemble des 4 départements l’on constate que de 2003 à 2004 il y a une augmentation de 16,5%, puis une stagnation de 2004 à 2005. On en conclue, que la course camarguaise et en essor de 16,5% de 2003 à 2005.

• • Les Spectateurs

Il apparaît que 77% des spectateurs viennent régulièrement dans les arènes.
Ses spectateurs se déplacent pour assister à une course qui les intéresse ; en effet il apparaît que 67% des spectateurs ne sont pas de la ville ou du village organisateur.

• 7 % des spectateurs ont moins de 20 ans
• 15 % des spectateurs ont moins de 30 ans
• 15 % des spectateurs ont moins de 40 ans
• 63 % des spectateurs ont plus de 40 ans

La moyenne des spectateurs le week-end est de 17 000 personnes.

• • L’organisation d’une course et son budget

Les courses sont organisées par des bénévoles et organisateurs privés regroupés sous différentes structures :

• Clubs Taurins : association loi de 1901.
• Régies municipales.
• Mairies
• Comités des fêtes.
• Organisateurs privés.

Le budget varie selon la catégorie dans laquelle on organise la Course Camarguaise.
Une course du Trophée des AS aura un budget supérieur à une course du Trophée de l’Avenir ou de Protection. La différence de budget est liée à la valeur des différents acteurs (taureaux, raseteurs).

Le budget moyen d’une course (estimation) :

Location taureaux (6)		2700 €
Raseteurs - indemnités	1100 €
	- primes	915 €
Frais médicaux		380 €
Affichage		150 €
Total		5245 €

Tous ces frais représentent une estimation du coût supporté par l’organisateur.

Ils sont à 75% fixes, seuls les 915 euros de primes et d’indemnités sont variables. Leur montant évolue en fonction :

• du nombre d’entrées
• du nombre d’annonceurs
• de la qualité de la course.

Ces primes sont distribuées par des sociétés, en tant que publicité, ou, par des particuliers pour motiver les raseteurs.

On constate que l’organisateur doit réaliser entre 400 et 600 entrées payantes à 10 euros pour équilibrer son budget.

1. 1. Le volume économique des Courses Camarguaises :

Les différente courses :

• La course des As, regroupe l’élite des bióu (taureaux) ainsi que l’élite des raseteurs. C’est la seule course qui est reconnue par le ministère des sports, comme sport de haut niveau.

• La course de l’Avenir : course de taureaux étant déjà habitués à être raseté par des raseteurs professionnels.

• La course de Protection : course de jeunes taureaux rasetés par des raseteurs débutants (stagiaires).

• Nombre moyen d’entrées par course ?
  • AS : 600 entrées
  • Avenir : 400 entrées
• Nombre de raseteurs invités ?
  • AS : 7 raseteurs invités
  • Avenir : 5 raseteurs invités
• Valeur moyenne de location de taureaux ?
  • AS : 3050 €
  • Avenir : 600 €
• Les activités réalisées en complément des Courses ?
  • 80% lotos
  • 20% autres
• Montant global des indemnités et primes ?
  • AS : 3800 €
  • Avenir : 1830 €

On obtient alors le tableau suivant :

Total Général 2736295€

La Course Camarguaise génère donc un résultat économique global de 2 millions 700 mille euros.
Dans la catégorie AS, le poste locations de taureaux représente 41% des charges alors que la part des raseteurs représente 51% des charges.
Cette proportion a toujours existé, le problème actuellement se trouve dans le fait qu’il y a trop de courses pour un public qui reste stable voire qui régresse. En bref, un nombre de courses en progression pour un même volume de spectateurs.

Malgré un résultat économique important, elle comporte aussi un déficit et des bénéfices, nous allons le démontrer avec les tableaux suivants.

Bénéfice et déficit des différentes courses :

On constate, que les courses Hors Trophée subissent un déficit de 132 €, alors que les autres font des bénéfices variant de 432 € à 2 606 €.

Bénéfice et déficit des différentes courses en % :

Avec le tableau suivant on arrive mieux à comprendre pourquoi la course Hors Trophée est déficitaire cela est du d’une part à un nombre insuffisant de spectateur et d’autres part à des charges supérieur à la recette de la course du à un prix bas (5€).

La course Protection devrait se trouver dans le même cas que la course citée ci-dessus. Seulement elle bénéficie d’un taux de charges moins élevé car elle a un coût d’organisation moindre que celui de la course Hors Trophée qui n’emploie pas des raseteurs stagiaires et des taureaux débutants.

Les deux autres courses non citées sont celles qui ont le plus de spectateurs, ainsi qu’un prix d’entrée élevé et donc des recettes plus importantes. On s’aperçoit tout de même que c’est le trophée des AS qui domine au nombre de spectateurs, du prix d’entrée, des recettes et des charges cela s’explique par son haut niveau.

Globalement, en 2004, la course camarguaise a obtenu un bénéfice de 472 790€ ce qui reste faible par rapport à sa recette global qui est de 2 926 300€. On constate donc que les charges sont très importantes et qu’elles divisent par 6 la recette globale.

1. 1. L’entretien des arènes
      152 pistes sont gérées et entretenues essentiellement par les Municipalités. Le budget moyen annuel alloué est d’environ 3 050 €.

Soit un total de 463 600 €.