Patrick Castro a donc tourné la page (11 septembre 1988 à Nîmes - NdR) et il est vrai que c’est un moment d’histoire de la course camarguaise.
Moins, d’ailleurs, pour avoir établi un fabuleux record avec huit victoires dans le trophée des As que pour avoir donné à l’art du raset une autre dimension.

Entendons-nous : avant Castro il y eut d’autres raseteurs de talent dont Soler - peut-être le meilleur de tous les temps - fut précisément le dernier des représentants. Des raseteurs doués qui foulaient la piste pratiquement sans entrainement, raseteurs d’instinct pour lesquels la course n’était qu’un jeu.

Vint Castro, le méthodique qui calcula autant sa préparation que chaque course, apportant avec sa fine analyse du taureau un entrainement rigoureux et une constante recherche du dépassement.
Castro qui fit de la course camarguaise un sport véritable.
Avec lui la course changea de dimension et ce fut sans doute un tournant dont on ne mesure qu’aujourd’hui les conséquences : le raseteur s’est fait athlète et le taureau, beaucoup plus sollicité, a beaucoup de peine à perdurer.