Pourtant ça avait bien commencé avec Aramis qui nous a délivré une prestation très cocardière ne cédant son gland qu’à la 12ème minute malgré un travail acharné des tenues blanches et sauvant ses ficelles au fruit de nombreux coups de boutoir.
La musique et de forts applaudissements pour ce premier 1/4 d’heure.

Malheureusement la suite n’allait pas être du même niveau.

Silence au retour pour Boa et Imagié

Et 10 mn de temps de course à un petit rythme pour Derrick qui aura donné tous ses attributs sans convaincre malgré la musique accordée.

Boumian généreux ne luttera que 14’ et Landié 10’ comme prévu mais sans grande intensité malgré quelques beaux engagements de Katif.
Il y a des jours sans comme ça !

A Mouriès on aime la compétition plus que le festival, le combat plus que le spectacle.
Il en ressort aussi de bons moments.
Comme la prestation de Lucifer de Paulin sorti en 3è position .
S’il se cherche au début, ce qui entraîne un travail brouillon des dix tenues blanches, la suite sera totalement différente aux ficelles.
El Maboub, Ciacchini ou Benhammou sauront le mettre en valeur par des rasets propres, engagés et des finitions bien appuyées bien au delà des planches.
Lucifer conservera dignement ces ficelles après les avoir défendues avec bravoure.

Même prestation pour Migrateur manade du Rhône ; 2’ les attributs puis toujours bien placé on doit calculer pour le passer.
Et ça passe parfois tout juste pour Marignan ou Benhammou, Migrateur anticipant les départs.
Aux ficelles, le taureau ne lâche rien, les rasets sont calculés, le geste doit être rapide et précis pour celui qui peut lui toucher la tête car les finitions seront violentes.
Migrateur conservera ses ficelles au prix d’une belle défense et grâce au soutien de son propriétaire au plus près de l’action, à deux doigts d’intervenir pour le soutenir dans son combat.

Jaurès de Blanc nous a crédité de meilleures sorties en 2022.
3’ les premiers attributs avant de se ressaisir mais, malgré quelques belles séries de poursuites sur Zechraoui ou Ciacchini honorées. Il ne pousse pas suffisamment ses poursuites et ne va pas jusqu’au bout.
Jaurès se mettra en valeur tout de même dès la 1é ficelle avec Marignan Zechraoui ou Ciacchini.
Il les sauvera au prix d’énormément de bravoure mais aura manqué de jus en ce jour et peut être d’une piste plus grande pour s’exprimer au mieux.

La bonne surprise de la journée sera sans doute la prestation de Vannier de Saint Pierre.
Celui ci, un taureau pétri de qualités, d’un cœur énorme, d’une bravoure incontestable.
Sorti pourtant en 6è position Vannier aura fait une prestation cocardière, rejetant toutes les invites avec agressivité.
Pourtant ça avait bien mal commencé pour Vannier, assailli de toutes parts et dépouillé des principaux attributs en 40’’
Il a fallut l’intervention du président de course Philippe Gibert pour calmer les ardeurs des tenues blanches.
En bon chef d’orchestre il a su donner le bon tempo à la course.
La suite fut d’une autre teneur ; Vannier multipliant les coups de boutoir à chaque passage et tous aussi puissants et incisifs les uns que les autres.
Il perd sa première ficelle après avoir percuté les planches et même les piliers plusieurs fois dans des interventions serrées et agressives sur Marignan El Maboub ou Ciacchini .
Après un temps de repos justifié la bataille repartit de plus belle pour la 2é ficelle et toujours par des rasets consentis avec respect et des réponses toujours aussi réactives et fracassantes. Le taureau de Saint Pierre retournait au toril avec les honneurs et porteur de sa 2é ficelle.

Si le travail des hommes fut parfois pressant et brouillon en début de 1/4 d’heure il fut plus limpide et respectueux aux ficelles faisant ressortir les valeurs de chaque élevage.

Marignan encore gêné par ses douleurs costales se remet doucement pour mieux s’affirmer en deuxième partie de course.
Zechraoui sera aussi de toutes les attaques comme Benhammou ou Ciacchini.
Orcel, F Martin ou Améraoui se remettent difficilement d’un long weekend épuisant.

Autre lieu, autre spectacle le même jour aux arènes d’Aramon une complète de la manade du Joncas et j’avoue que ça fait plaisir de revoir des pensionnaires de Patrice Brouillet revenir en piste.
Après avoir été un temps a surfer en haut de la vague il en a découvert les creux. Souhaitons à Verfeuil, Opium ou Elixir, arrières-arrières petits enfants de Dalton Biòu d’Or 1996, qui se sont mis en valeur à Aramon de redonner des couleurs à la devise.

Pour terminer sur ce long weekend Pascal Saint Remy de Provence présentait un concours de Manades où deux taureaux ont fait forte impression : Temenos de Caillan qui rentre un gland et surtout Amiral de Lautier qui a mis à l’amende tous les raseteurs par ces anticipations et sa vivacité au point de conserver tous ces attributs.

J’en ai fini pour aujourd’hui.

Rendez-vous weekend prochain ... sur les gradins !