Sinon pour en revenir à ladite course, force était de constater que les raseteurs n’avaient pas trop envie d’affronter la difficulté ou le danger dès qu’il se présentait à eux.
Et donc une course accumulée de temps morts, de temps de réflexion pour « passer ou pas » placer le taureau, se placer, réfléchir, ne pas partir, refaire placer le taureau, « trop tard il a changé de terrain » .

Comme à Nîmes, comme à Beaucaire, le spectacle est toujours le même, des séries d’attentes et non des séries de rasets.
Pourtant dimanche à Chato les taureaux en voulaient, a commencer par PINOT des Baumelles, vif, vaillant, vigilant sur les mouvements, mais les tenues blanches préféraient se cantonner du coté ombre de la piste et attendre l’animal ; première broncha du public.

Avec CHICHARITO sûr que les choses allaient se corser, surtout aux ficelles qui grimpent à 1600€ sans grand prétendant en face : deuxième bronca du public.

A MONTEGO le travail s’intensifie aux premiers attributs lorsque le pensionnaire des Lautier se déplace.
Ensuite vous connaissez le refrain : aux ficelles les primes montent, on calcule les départs, on se déplace calmement d’un angle à l’autre de la piste, on discute parfois avec les copains en contre piste, et on attend que ça passe.
Parfois quelques rasets ; parfois départ arrêté, parfois de la planche, mais on préfère que son tourneur fasse venir le cocardier à lui pour le prendre en déplacement .
Alors le public siffle de plus belle surtout lorsque El Maboub opportuniste lève enfin la première ficelle de l’après midi à 1900€ .

BOHEMIEN de Rouquette est aussi craint que les autres ; du coup, le cercle s’agrandit.
Le pensionnaire du Mas des Pauvres, plus coopératif, acceptera une série de rasets mais abandonné par moments, sautera seul en contre piste.
Il aura bien défendu sa ficelle jusqu’à l’ultime minute pour Marignan ; deuxième et dernière de la journée.

BELLENOS de Cuillé et BOUMIAN de Nicollin, barricadiers, étaient là pour bien terminer le spectacle.
Un peu plus d’action quand même de la part des raseteurs copieusement sifflés jusque là.

Avec un seul point glané dans l’après midi, Enzo Bernard second en début de course à 5 points seulement du premier Cadenas (absent) n’obtiendra pas de prix, dépassé par Améraoui qui avec ses 10 points sera à égalité avec Joachim.

Combien de temps faudra-t-il encore pour se rendre compte que cette règle de la limitation des raseteurs en piste est une erreur ou bien qu’on est allé trop loin.
De 16 à 12 puis 10 puis 8 raseteurs autorisés en piste...

C’est tout les dimanches que l’on constate le manque d’intensité, d’énergie des tenues blanches qui en plus de la fatigue accumulée, plus les blessés, plus certains en demi forme mais présents ne tiennent pas le rythme.

Combien de non-courses de taureaux qu’on ne peut juger par manque d’opposition, combien de ficelles qui rentrent au toril.
Combien de spectateurs déçus .

« Nicolas le public gronde, écoute les gradins tant qu’il est encore là. »
Certes, la fédération a du pain sur la planche, et la planche est glissante.

2006 :