Le Grau du Roi :
Carmen à tire-larigot
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Mais où est l’éthique ?
En course Camarguaise, dans les médias, la critique n’est pas de mise même si on l’estime parfois constructive.
Les commentaires sur les réseaux sociaux, les blogs ou les journaux locaux restent suaves, de bon ton, et parfois guimauve.
On ne dira pas "une arène à moitié vide mais plutôt un public clairsemé".
On ne dira pas que tel Raserteur a fait des rasets de "racroc" ou partait du milieu, ou restait discret mais plutôt que "tous ont plus ou moins contribué à la course" .
Et on ne dira surtout pas qu’un taureau est passé à travers ou que tel grand cocardier est surprotégé. On aurait trop peur de vexer le club taurin ou le Manadier ami.
En tauromachie espagnole, la tendance est totalement différente.
On n’hésitera pas à écrire que tel Toro a été "manso", que telle figura a toréé sur "le passage" ou que tel organisateur de corrida affiche plus souvent du Domecq que du Garcigrande.
Pour preuve, l’excellente mise au point dans le Midi Libre du vendredi 13 Septembre par le journaliste Stephan Guin constatant ce que bon nombre d’aficionados reconnaissent : les distributions de trophées (d’oreilles) augmentent exagérément et l’indulto (Toro gracié) n’est plus l’exception dont on se rappellera dix ans plus tard.
Et de titrer que cet excès de triomphalisme nuit au prestige de la Corrida.
Pour notre Course Camarguaise, le constat pourrait être le même.
Un Manadier qui choisit tel ou tel raseteur pour sortir son taureau vedette, voire en refuse certains ; ou bien qui place son taureau hors points en 7è position pour lui éviter trop de pression ; est ce bien dans l’éthique de notre Course Camarguaise ?
D’autant que l’organisateur pour son trophée local ou la Commission du Trophée Taurin pour ses prestigieux trophées de fin de saison cautionnent le fait.
Et que dire de la multitude de Carmen envoyés à tort et à travers dès l’instant où un taureau tape à la planche. Est ce bien cà le sens de notre tauromachie ?
Certes on en justifie parfois les arènes dites "de plage" qui envoient la musique en continu pour distraire un public à majorité touristique. Mais cette tendance semble s’étendre au delà du littoral au point que les nouveaux afeciouna, et il y en a, pourraient en adopter les règles pour juger un cocardier.
D’autant également que les vidéos sur les réseaux sociaux ou parfois à la télévision ne se résument souvent qu’au coup de barrière final.
Si nous devions adopter ces règles là, au nombre de Carmen dans un 1/4h, nul doute que les taureaux de Méjanes ou de Bon obtiendraient le titre suprême.
Coup de chapeau toutefois à Sébastien et à Guy Martinelli qui dans leur compte-rendu respectif des courses du mardi 10 septembre et mercredi 11 septembre au Grau du Roi, n’ont pas hésité à signaler dans le Midi Libre de jeudi 12 que le nombre de Carmen envoyés pour honorer la prestation des taureaux paraissait excessif.
Carmen à vous messieurs d’avoir osé.