Définition-Exécution {(suite)}

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Depuis que la cocarde de carton collée à la poix a été remplacée par un morceau de tissu noué à une ficelle reliant les deux cornes, l’appareil a changé de forme et présente de nos jours quatre doigts de métal recourbés et tranchants dans leur courbure. Assemblés par deux tiges métalliques parallèles qui les traversent et qui viennent prendre place au creux de la main, les quatre crochets séparent les cinq doigts de cette dernière. La longueur des crochets est celle des doigtes et ils possèdent sur ces derniers l’avantage de trancher les ficelles retenant cocarde et pompons.

Si un progrès s’est réalisé dans l’équipement du razeteur, le problème subsiste entier devant les qualités de l’animal.

Un bon cocardier devra, pour que la course présente de l’intérêt pour les spectateurs, avoir de l’agilité, une grande souplesse du rein et une forte vitesse en ligne droite ; ces qualités étant soutenues par la volonté constante d’atteindre l’adversaire pour le blesser.

L’homme devra être très agile, posséder une bonne pointe de vitesse, mais aussi du coup d’œil et du sang-froid car le danger est toujours présent de la part des animaux souples, rapides et féroces.

De ce type de razet idéal, dérivent des figures qui ne devraient être utilisées que lors des courses contre des taureaux dangereux, mais qui sont souvent pratiquées sans que leur usage se justifie.
Les razets actuels subissent de plus en plus le goût du public pour les émotions fortes, d’autant que parmi les spectateurs figure un nombre toujours croissant de « touristes ».

Les razeteurs en sont arrivés à négliger un peu l’esthétique de leurs gestes pour cultiver l’audace ; tout comme les toreros travaillent « dans les cornes », ils bravent de plus en plus le danger. Il ne faut cependant pas comparer trop littéralement ces deux arts car, cette émotion, si nette dans la corrida depuis la révolution Belmontienne, fut beaucoup plus discrète dans la course libre.

Le razet le plus courant et présentant le moins de danger est celui dans lequel l’homme commence son mouvement alors que l’animal ne le voit pas ou même lui tourne le dos. Au dernier moment, avant de dépasser la ligne de l’axe du taureau, le razeteur appelle le taureau qui, se voyant attaqué par dernière, fait une volte rapide pendant laquelle il présente sa tête dans un mouvement tournant .
Le razeteur donne alors soin coup de crochet et continue la courbe amorcée vers les barrières. Le taureau, surpris à l’arrêt, aura effectué un tour complet avant de se ressaisir et l’homme sera loin quand la poursuite commencera.
Certains encore moins courageux, ou moins agiles, ne pratiquent qu’une figure appelée « reprise ». Cette dernière est cependant quelquefois nécessaire pour certain taureaux rapides, se retournant vite et coupant le terrain.