183/ Le blé remplace la luzerne devenue stérile
Aussitot que les prairies artificielles commencent à déchoir, le sol qu’on leur avait livré est profondément défoncé, et rendu à la production des plantes céréales, avec des engrais et des assolements convenables, il n’a nullement besoin de repos, et donne trois années cosécutives d’excellentes récoltes.

184/ Réflexion importante sur la culture alternative des plantes traçantes et pivotantes.
C’est ici le lieu de rappeler ce principe de l’agriculture moderne, que les champs peuvent, sans s’épuiser, fournir constamment des produits sous la main laborieuse de l’homme. Les plantes traçantes, telles que les céréales, tirent particulièrement leurs sux nutritifs de la surface de la terre. Les plantes pivotantes, au contraire, et celles qui ont des racines profondes et vigoureuses, comme la luzerne, vivent surtout des sucs de l’intérieur. Il en résulte qu’en alternant convenablement, sur le même sol, la culture des blés et des fourrages, on doit obtenir sans fin des récoltes avantageuses. Cette vérité mériterait d’être plus répandue dans la Camargue. Le peu de Margal qu’on retire des chaumes, ne peut entrer en comparaison avec les exellentes prairies dont il usurpe la place.

185/ Forage ou barjolade du pays
Il me reste à parler, pour terminer ce qui concerne les prairies, d’un forrage, connu sous le nom de Barjolade, qu’on se procure dans l’Isle en semmant ensemble :
de l’Avoine,
de la Garoute
C’est à l’arrivée du printemps que l’on met en terre les semences destinées a cet objet. l’assolement necessaire est le même que celui pour froment. Les plantes sont coupées deux mois après, les grains étant formés. Elles fornissent pour les bestiaux , un aliment sain qui les échauffe moins que ne le faitl’avoine pure, et qui a d’ailleurs la vertu nutritive de celle-ci.