Le raseteur Lucien Volle. 1988 (Ph. Robert Faure)

A cette grande compétition où il participa de 1943 à 1955 il y fut très souvent classé :

  • 1943 : 3e
  • 1946 : 1er
  • 1947 : 1er
  • 1948 : 1er
  • 1949 : 1er
  • 1950 : 2e
  • 1951 : 1er
  • 1952 : 1er
  • 1953 : 3e
  • 1954 : 2e
  • 1955 : 1er
  • Donc en 12 années, 11 participations, 7 victoires, 2 fois 2e, 2 fois 3e.
  • Un jour de cocarde d’or il faut être calme, attentif et ne négliger personne, il faut prendre les devants, faire la course en tête. C’est psychologique, l’adversaire qui a du retard aura tendance à s’énerver, à rater l’immanquable, chose qu’il ne fera pas un autre jour dans une autre course, il n’y en à qu’un qui a fait mieux que lui, ce fut le très grand Chomel.
  • Au palmarès il y eut une domination écrasante des Arlésiens pendant 15 années, avec Volle ; Fidani ; Douleau, André ; Douleau Roger.
  • Lucien Volle est né le 20 septembre 1920 à Arles.
  • Ses débuts en course emboulée se font alors qu’il a 17 ans, ce jour-là, il enlève les 6 cocardes.
  • Ses véritables débuts en blanc se font en 1942, face à des taureaux de Saurel. Un garçon l’a marqué et lui a servi de "mentor" : Jean Boncoeur.
  • Une anecdote :
    alors que Lucien fumait une cigarette à l’entracte , Jean Boncoeur vint la lui arracher énergiquement, et lui dit "on ne fume pas pendant une course".
    Il ne le lui répéta plus, Lucien s’en tint a cette remarque.
  • Arles possédait alors de bons raseteurs, Margaillan, Paulet, Arnaud, Cartier, et les frères Douleau, que le Club cavaillonnais honore d’un trophée "li Douleau".
Cosaque - Volle - Lunel, entre 51 et 56...
  • Il ne possédait pas la fougue des Douleau, il était grand fort, donc paraissait lourd, il avait des moyens physiques au-dessus de la moyenne. Il allait à la tête dans le terrain du taureau, et s’échappait par une très bonne détente.
    Il rasetait a la perfection les cocardiers qui se tenaient le cul à la planche. il aimait les cocardiers qu’il fallait aller chercher comme le dit l’expression. Il fut un homme à coups de barrières. Il y a une collection impressionnante de photos où, arrivé à la barrière, il est dans le berceau des cornes. Il a consommé une quantité impressionnante de pantalons. Une fois, bien qu’étant parti pour une course avec 3 pantalons, il dut aller en emprunter une paire pour pouvoir la finir, c’est dire s’il y a eu des arrivées chaudes. Il a eu des adversaires redoutables ; Sarraïé, Cosaque, Evèque, Régisseur, Brun, Cinq francs, Cafetier, Vanneau, Gandar, Vovo, pour ne citer que les principaux. Ce courage, cette témérité, Volle les paya très cher : plus de 20 blessures !
  • La toute première au mas de la Cabanette à Fos chez le manadier Ferraud, coup de corne dans le dos, à Istres à l’épaule, à Beaucaire par Mécano, à Aigues Mortes par Colonial, par Braconnier de Robert, par Bernissois du Marquis, par Gobelet de Thibaud, par Sangar de Laurent à Arles. Mais une en particulier reste dans les mémoires ; celle de Gandar de Blatière à Lunel en 1949 l’intestin fut touché sérieusement.
  • Une autre grave blessure fut celle de Desbrouta de Laurent aux Saintes, (...)
Un click sur l’image...
Desbrouta - Volle
Les Saintes-M.
Une curiosité : la même photo mais colorisée d’époque.

l’avant bras fut traversé de part en part par la corne du taureau, il a été obligé de se décrocher de cette corne tout seul cela s’étant passé pleine piste. Le garçon était solide le lendemain il était sur les gradins de Fourques. Cela ne l’empêcha pas de poursuivre une brillante carrière, hormis ses victoires à la Cocarde d’Or il a inscrit à son palmarès :

  • Deux palmes d’or ; le critérium des As à Arles ; et de terminer 3e du trophée des As en 1952 un peu sur sa fin de carrière.
  • Ce fut un homme qui a aimé les taureaux. Il allait en manade pour trier parfois les taureaux qu’il allait raseter dans l’après-midi. Puis carrière de raseteur terminée il a été 9 ans gardian à la manade Laurent.
  • Il se maria à Fourques, de cette union naquirent 2 enfants, Roger, lui même papa de 2 enfants, et Colette, elle n’avait peur de rien toujours entre les pattes des chevaux. Puis la retraite arrivée il continua d’habiter aux Marquises, il s’occupa des travaux aux champs. Il avait d’autres passions, la chasse, la pêche, un garçon qui a aimé la nature.
  • Porter une tenue blanche pendant 31 ans, procure bien des joies, mais aussi quelques malheurs. Tout au long de sa carrière il a été blessé 14 fois par corne plus ou moins grave évidemment, le plus souvent au bras ou à la main. La plus sérieuse lui a été infligée aux arènes de St Gilles par le taureau Carretié de Bilhau avec 3 coups de cornes à la poitrine jusqu’à la plèvre. Une rouste mémorable reçue par Vovo en pleine piste à Lunel en 1951
  • Malgré ce, il a toujours été optimiste et a toujours dit ne pas avoir de mauvais souvenirs tant il a aimé la fête, l’ambiance des courses et l’après course.

Les photos suivantes font partie de la collection privée Claude Claron :


Volle et le Fourcaten


Avec le taureau Chin-Cheï (né en 1945) à Mouriés


Sabre à Arles