Il va, au gré des contrats de ses parents, de fêtes en fêtes, et qui dit fêtes en Languedoc ou en Provence, dit biòu sous toutes ses formes.

Sa première vraie rencontre avec l’animal devait l’être face à un veau, mais ce fut avec un taureau : grosse frayeur, fuite et camouflage. Ses copains s’étant moqué de lui, il se dit que ça n’arriverait plus jamais. Et à compter de ce jour il est aux "premières".
Adolescent, il s’essaie aux vaches, taureaux emboulés lors de petites courses de villages, mais 1942 arrive et il doit partir au S.T.O. en Allemagne.

Quand il revient à la fin de l’été 1944, il décide de prendre la tenue blanche pour la première fois en septembre à Beaucaire. Il n’y avait pas en ce temps-là, d’école taurine, ni de passage par une catégorie "protection" ou "stagiaire". Il doit affronter dans cette très grande piste ses compères confirmés.
Il fait donc son apprentissage sur le tas, avec bien évidemment des hauts et des bas - plus de bas que de hauts - mais ça suffit à son bonheur. Il améliore son style, prend confiance, réussit quelques bons coups de crochet et le soir il fait la fête. Il lui arrive de partir en tournée pour des spectacles taurins dans toute la France dans des arènes démontables, tournées qui ont été d’ailleurs de bien belles promotions pour la Course Camarguaise (ne faudrait-il pas les reconduire de nos jours ?).

Dans les années 50 il devient un bon raseteur et rivalise avec Falomir, les Douleau, Soler, Canto, San juan.
En 1955 il est second au premier Trophée des Raseteurs et remporte la cocarde Ricard.
Il est certain qu’il aurait pu obtenir un bien meilleur palmarès, mais il a été le voyageur que l’on sait, privilégiant les tournées de démonstration.

1960 : après 16 ans de crochet il décide de devenir tourneur.
Son premier partenaire a été Canto, puis ce furent Soler, Rinaldi, César et Dumas. Il les a aidés à se propulser au tout premier rang grâce à ses conseils éclairés, à son autorité et son efficacité dans l’art de placer le taureau dans les meilleures conditions.

Durant ces années il sera donc un tourneur de qualité et quittera définitivement la tenue blanche en 1976 à l’âge de 54 ans.