« jay receu de Roubion trésorier de ladite commune les cinquante quatre livres et 2 sols du mandat cy dessus dont le quitte a Arles les jours et an susdits. Antonelle
A la suite :
« Etat des fournitures et dépenses pour la cabane des salins refaite à neuf :
A Antoine Antonelle
pour diverses fournitures suivant son rolle mandat et acquit 54,2
A Arnaud cordier suivant son rolle et acquis……………………….20,5
A Nouguier suivant son compte et acquit :………………………...199,3
A Lyonnois suivant son compte et acquit :………………………….6
A Auphan pour divers voyages faits aux Salins :………………..15
Soit un total général de : 294,10 « 

« Le 30 août 1745, ordre est donné par les consuls au trésorier de mettre en dépense cette somme de 294 livres et 10 sols.
Au total, la construction à l’identique de la cabane des Salins revenait donc à la somme globale de 956 livres et 11 sols, se répartissant comme suit :
434 livres pour la main d’œuvre des maçons.
227 livres et 13 sols pour la main d’œuvre des cabaniers.
294 livres et 10 sols, pour les diverses fournitures. »

On remarquera qu’aucun de ces documents concernant le travail du cabanier ne mentionne la fourniture de chaux, sable, plâtre, tuiles, ce qui exclut l’emploie d’enduits au mortier ou au plâtre et de tuiles fraîtières comme ça se fait de nos jours. Tous les enduits de cette époque devaient être en boue mêlée de paille, sans doute recouverts par la suite d’un léger crépissage à la chaux. Notons également que tous les matériaux nécessaires à la reconstruction de la cabane des Salins avaient été transportés d’Arles en barque à l’exception du bois de tamaris et de la glaise qui se trouvaient à pied d’œuvre.
De cet ensemble de documents, on peut conclure que la technique de construction utilisée au milieu de XVIIIe siècle n’est plus tout a fait la même qu’au siècle qu’au siècle précédent puisqu’on fait appel cette fois à d eux entrepreneurs qui travaillent à tour de rôle, le chantier imposant cette façon de faire : d’abord le maçon qui monte en pierre de taille le mur pignon et les piliers de soutiens, ensuite le cabanier qui met en place, avec l’aide du premier, la charpente et la toiture en chaume de roseaux. Ces dernières sont toujours constituées des mêmes matériaux qu’autrefois mais à une époque qu’il est difficile de préciser avec exactitude, sans doute dans les premières années du XVIIIe siècle, on substitue la pierre de taille au pisé et aux poteaux de bois pour monter le mur pignon et les piliers de soutien tout en continuant comme par le passé à utiliser le pisé pour bâtir les murs latéraux qui reposent sur des dalles de pierre.