Si j’ai insisté sur le qualificatif de Vainqueur, c’est pour faire mentir un grand raseteur :

  • grand tout au moins par la taille, qui déclarait dans un quotidien régional : " En France et plus particulièrement en Camargue on aime pas les gagnants, on préfère les perdants, ceux qui font rire..."

Je n’ai pas la prétention de connaitre l’opinion de tous les Français...mais à Beaucaire, la preuve en est donnée ce soir , on aime les vainqueurs et aussi les perdants, ceux qui finissent 2ème du Pescalune ou 3ème du trophée des as.

Être un vainqueur, être un champion ce n’est pas gagner une coupe, un trophée aussi prestigieux soit-il. Etre un vainqueur c’est un comportement un état d’esprit dans le monde et la discipline dans laquelle on évolue...
Quant à rire d’un 2e, 3e ou plus, nous savons trop nous les gens de bouvino que se mesurer à un Garlan, un Ratis ou au numéro X de la manade Y ou Z cela représente une sacrée dose de courage, un danger réel et permanent...
Nous avons trop de respect pour ces jeunes gens pour rire de leur classement...Je ne pouvais pas passer sous silence de tels propos...

Revenons à notre ami Boris.
Pour en arriver là, Boris a suivi le chemin normal, sauf que ce chemin avait été ouvert il y a quelques années par son papa Bruno, Bruno Sanchis, "macatcho" comme nous l’appelions.

Bruno devait être vainqueur de ce trophée de l’avenir en 1982, mais un taureau de Fanfonne Guillerme en a décidé autrement et "Macatcho" finira 2e
Aujourd’hui Boris a vengé son père cette victoire et toutes les autres ... et celles a venir seront pour lui.

Parcours :
Dès l’age de 11 ans, son père l’inscrit à l’école taurine de Tarascon, au grand désespoir et en désaccord total avec sa maman. Ce ne sera que partie remise, en 2007 il entre en école taurine de Beaucaire sous les conseils de Bourmel Morade.

Entre temps il se sera mesuré aux taureaux emboulés, au fer à cheval et dans les pistes de la région. Il se sera frotté aux taureaux d’abrivado avec les copains, Mathieu, Mathias, Gaétan et bien d’autres, certains ont continué a jouer les atrapaires, d’autres comme Mathieu ont choisis de monter à Cheval pour conduire les abrivado, quand à Boris, il, choisira de prendre le crochet.

En 2008 il accède aux courses de ligue, une bonne première année où certains le voyaient déjà dans la catégorie supérieure mais la commission sportive de la fédération en jugera autrement.
On peut penser que la décision a été la bonne, en course camarguaise, il ne faut pas bruler les étapes ; ni pour les hommes, ni pour les taureaux

En 2010, il passe dans le groupe 3
première saison réussie où il terminera 5e du trophée de l’avenir malgré une interruption de sa saison du 24 juillet a fin septembre, pour des problèmes musculaires. Ce qui ne l’empêchera pas d’être cité plusieurs aux places d’honneur.
Quand a la saison 2011, je ne vais pas y revenir dessus si ce n’est pour vous dire qu’il aurait pu étoffer encore plus son palmarès mais encore des problèmes musculaires l’ont éloigné des pistes du début juillet au début août.

Ces victoires il les doit à son travail, son sérieux et son efficacité, mais aussi a son tourneur Patrice Rado un Beaucairois que nous connaissons bien, un digne descendant de cette dynastie de raseteurs Arlésiens les Rado que nous avons mis a l’honneur en 2006 avec son compère Giani Santamaria quand ils ont rangé leurs crochets.
A propos de son tourneur, Boris me disait dernièrement :
" Avec Patrice je me sens bien, je me sent en confiance"

Être bien dans sa tête et dans ses baskets grâce a son tourneur c’est parcourir la moitié du chemin pour arriver à la tête du taureau, ce chemin ou il n’y a pas de place a l’erreur.
L’avenir c’était hier, demain sera un autre jour, des nouveaux compagnons, de piste face aux gros taureaux, la tache sera plus dure
Nous te souhaitons une bonne année chez les grands et peu importe ton palmarès.

Si, d’aventure, tu ne dois remporter qu’une seule victoire, fais en sorte que soit la plus belle : Gagner ...le coeur du public.

Et j’en reviens à cette déclaration de ce grand raseteur dont je parlais au début , quand il dit :
"La course Camarguaise c’est un cocardier et un raseteur" il oublie que c’est aussi des organisateurs...pour la grande majorité des bénévoles et surtout, surtout un public qu’il ne faut pas décevoir.

Mais nous pouvons parier sans risque que pour les années à venir tu feras tout pour ne pas décevoir.
Et nous serons là pour te soutenir comme nous le serons derrière Amine.

Bravo Boris et bonne route sur ce chemin ou rien n’est facile...mais c’est le chemin que tu as choisi.