J’allais dire tout simplement qu’il fallait approvisionner les boucheries des villes pour nourrir la population et ceci par l’acheminement du bétail à pied à travers les routes existantes depuis les pâturages de Camargue.

Pour ce qui concerne notre ville de Beaucaire dont les besoins en viande étaient importants en période des célèbres foires de la Madeleine, il existe dans nos archives des écrits administratifs qui attestent des événements taurins depuis le 17° siècle.

Voici quelques anecdotes parmi d’autres qui ont émaillé l’histoire taurine rocambolesque de Beaucaire.
Lucien SEVE notre historien local décrivait en 1640 des jeux taurins que l’on pourrait assimiler à des encierros d’ aujourd’hui :
« Nos habitants de Beaucaire font courir un taureau qu’ils aiguillonnent avec leurs tridens pour l’irriter et le mettre en furie dont plusieurs fois aucuns de la jeunesse ont esté blessés de leurs cornes le dimanche avant la Saint Jean ».
Sauf que, vous l’aurez compris ce jeu qui consistait à affaiblir un taureau destiné à la boucherie était d’une extrême barbarie dénoncée par les ecclésiastiques de l’époque.

« Le 6 août 1667, écrit encore notre historien, quelques beaucairois viennent se plaindre aux sieurs Cornut et Nicolas respectivement 2° et 4° consuls, du fait qu’il n’y avait plus de viande à vendre à la boucherie publique.
Les deux magistrats se rendent immédiatement sur place, constatent le bien fondé de la plainte et décident d’aller voir à la tuerie (l’abattoir) ce qui motive cette rupture d’approvisionnement.
Arrivés à l’abattoir, nos deux notables y trouvent un grand nombre de personnes parmi lesquelles un certain François de ROYS, cadet , fils de bonne famille qui mène grand bruit et demande avec insistance à faire coure un bœuf avant de le livrer au boucher…..

Il s’ensuivit une altercation violente entre les consuls et la jeunesse qui durent faire des excuses publiques et payer une amende pour l’injure faite aux consulats.

Bien d’autres événements taurins émailleront notre bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Beaucaire dont celui «  Fêtes et taureaux à Beaucaire à travers les siècles  » révélés par notre ami Jean ROCHE Président de la SHAB.

Si les jeux taurins sont nés dans les cours des mas, celui des abrivado a naturellement commencé avant d‘amener des taureaux dans des plans de charrettes à les amener tout simplement à la « tuerie ».
Pour les manger.