"Ce ne sont pas des chevaux !"

Voici le cri de ceux qui viennent en Camargue pour la première fois, évidemment il existe une différence certaine entre un cheval de la Camargue, de type préhistorique, de taille très moyenne, de race non évoluée, et le magnifique pur-sang que vous connaissez d’habitude.

Il y a sur la terre que très peu de races qui peuvent y être comparées. Son type est celui d’un fort poney : 1,36-38-40, mais il possède des caractéristiques assez spéciales pour qu’on l’étudie mieux que cela.

En réalité il ressemble étrangement par sa construction, ses membres épais, près de terre, son encolure assez ramassée et courte, son poitrail bien développé, son chanfrein concave, sa queue double en soleil et en pinceau, à un cheval complètement sauvage qui a été découvert au siècle dernier par le voyageur russe Prejwalqky, dans les steppes du désert de Gobi, non loin des Monts Tabarkatchaï, en Dzoungarie (1879).

Un jour vint en Camargue le docteur Duerst, qui conclut d’une manière formelle que le cheval de la Camargue correspondait bien au type qu’il s’était formé dans l’idée et qu’il était un très bel animal.

Voici la classification établie par ce savant docteur :
Il pensait que pendant le Pliocène et le Pleistocène il n’y avait sur l’ancien continent qu’un seul type de cheval sauvage qui s’est différentié en plusieurs espèces locales par rapport au pelage, à la taille et aux formes générales.
Il ramène les chevaux fossiles à quatre races principales dont l’une serait le type primitif d’ou seraient dérivées les autres.

EQUS CABALLUS FOSSILIS
d’où seraient issues successivement :

  • L’Equus Caballus Robustus ( de Nehring) qui serait l’ancêtre du type des Steppes
  • L’Equus Caballas Popelli (Suerst) , qui serait l’ancêtre des types du Désert
  • L’Equus Cabellas Nehringi (Duerst), qui serait l’ancêtre du type des Bois
  • L’Equus Caballus Fossilis, ancêtre des autres, aurait un représentant dans l’Equus Prejwalsky des Steppes de Dzoungarie.

Ceci est d’autant plus admissible que l’Equus Fossilis a vécu dans le "Pleistocène" sur l’ensemble du pourtour de la zone arctique et notamment dans l’Alaska et les Iles Liakoff, au nord de la Sibérie.

Et le docteur Brich Duerst concluait son étude en estimant que l’Equus Caballus Robustus de Néhring avait un représentant actuel dans le cheval primitif du bassin du Rhône, représenté par le Camarguais tel qu’il l’avait observé et mesuré chez le marquis de Baroncelli.

... "un jeune étalon capturé dans ces conditions se montre parfois très difficile, il charge l’homme, le mord, se défend avec les pieds de devant, se roule, cherche à l’écraser sous lui, et répète des centaines de fois ces mêmes défenses une fois monté."
Il fait de nombreux sauts de mouton, se renverse à propos de rien et cherche toujours à se débarrasser de l’homme qui le contraint à subir sa domination.