La consanguinité
Un vieil article paru en 2002...
Depuis quelques jours les éleveurs commencent le cycle de reproduction : le choix de l’étalon et de la jument poulinière est important, la consanguinité est un sujet qui revient souvent.
Nos chevaux sont-ils aussi consanguins que l’étaient les rois de France ?
La pratique de l’inceste est courante dans le monde de l’élevage et tous nos chevaux sont en fait cousins plus ou moins lointains.
Commençons par un bref rappel de génétique.
Le programme génétique de chaque individu est inscrit dans ses gènes des segments d’A.D.N. (Acide Desoxyribo Nucléique) rangés au sein des chromosomes contenus dans le noyau de chaque cellule.
Chaque cheval possède deux jeux de chromosomes, donc deux exemplaires de chaque gène.
L’un lui vient de son père, l’autre de sa mère.
Si un gène est déficient, le second supplée la déficience du premier. En clair, cela signifie que plus les reproducteurs sont proches parents plus les tares de la famille risquent de se manifester.
Avant l’intervention de l’homme dans la sélection, l’organisation sociale des troupeaux réduisait les risques de consanguinité : les mâles sont écartés du troupeau dès l’âge de deux ans et doivent fonder leur "famille" ailleurs.
La génétique dans une manade consiste à s’efforcer de sélectionner certains traits de caractère désirables chez les produits.
Pour la reproduction le plus important des deux parents est incontestablement la jument.
Si elle ne fournit que la moitié des gènes, comme l’étalon, elle donne en plus toute la machinerie cellulaire (le cytoplasme) de l’œuf fécondé, c’est elle qui porte, c’est elle qui nourrit, c’est elle qui éduque et sert de modèle.
En Camargue, le tempérament et les qualités psychologiques des reproducteurs ne semblent pas encore suffisamment pris en compte par les éleveurs.
Pourtant les qualités mentales sont au moins aussi importantes que les qualités physiques pour faire un bon cheval.