Nos chevaux sont-ils aussi consanguins que l’étaient les rois de France ?

La pratique de l’inceste est courante dans le monde de l’élevage et tous nos chevaux sont en fait cousins plus ou moins lointains.
Commençons par un bref rappel de génétique.

Le pro­gramme génétique de chaque indivi­du est inscrit dans ses gènes des seg­ments d’A.D.N. (Acide Desoxyribo Nucléique) rangés au sein des chro­mosomes contenus dans le noyau de chaque cellule.

Chaque cheval possède deux jeux de chromosomes, donc deux exemplaires de chaque gène.
L’un lui vient de son père, l’autre de sa mère.
Si un gène est déficient, le second supplée la déficience du pre­mier. En clair, cela signifie que plus les reproducteurs sont proches parents plus les tares de la famille risquent de se manifester.

chevaux

Avant l’intervention de l’homme dans la sélection, l’organisa­tion sociale des troupeaux réduisait les risques de consanguinité : les mâles sont écartés du troupeau dès l’âge de deux ans et doivent fonder leur "famille" ailleurs.
La génétique dans une manade consiste à s’effor­cer de sélectionner certains traits de caractère désirables chez les pro­duits.

Pour la reproduction le plus important des deux parents est incontestablement la jument.
Si elle ne fournit que la moitié des gènes, comme l’étalon, elle donne en plus toute la machinerie cellulaire (le cytoplasme) de l’œuf fécondé, c’est elle qui porte, c’est elle qui nourrit, c’est elle qui éduque et sert de modèle.

En Camargue, le tempéra­ment et les qualités psychologiques des reproducteurs ne semblent pas encore suffisamment pris en compte par les éleveurs.
Pourtant les qualités mentales sont au moins aussi impor­tantes que les qualités physiques pour faire un bon cheval.