La bride et le mors

La bride est en cuir souple et se compose d’une têtière (testiero), d’un frontal (frountau), du sous-gorge (sousgorjo), de montants (mountant) et de la muserole (muserolo).
Elle comprend un mors droit ou brisé ; la forme de celui-ci varie en fonction du cheval. Le mors simple convient à un cheval docile ou possédant une bouche "sensible". Le mors brisé s’adapte à un cheval plus rétif. Les mors actuels sont reliés à des branches plus ou moins longues complétées par un caveçon (cavessoun). Cet ensemble peut être utilisé de manière plus ou moins sévère, au choix du cavalier et en fonction de ses compétences.
Le caveçon est surtout utilisé pendant les cinq premières années du dressage. Il est souvent ajusté trop bas sur le chanfrein, gênant la respiration du cheval. De même, il ne doit pas être serré de manière exagérée si on veut éviter les plaies. Au cours des années, le caveçon s’est "humanisé".
Véritable instrument de torture appelé "camare" au XVIème siècle, il s’est adouci en devenant une sorte de "chaîne à vélo".
Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir cette chaîne enroulée dans un cuir mince, rendant le caveçon moins pénible pour le jeune cheval.
Quant aux rênes de caveçon, longues et indépendantes, elles sont placées à l’extérieur par rapport aux montants de la bride. Lorsque l’éducation du cheval sera achevée, on supprimera l’ensemble caveçon et rênes à caveçon.
Une des particularités du harnachement Camargue est la gourmette qui doit être ajustée sur son plat afin de ne pas blesser l’animal.

 La martingale

Constituée en cuir souple, elle évite aux sangles de la selle de glisser en arrière. C’est aussi un moyen d’empêcher le cheval de lever la tête assez haut pour heurter celle du cavalier. Cependant elle ne doit pas être utilisée pour "placer" un cheval. Il est inutile de trop la raccourcir, car ne faisant pas baisser la tête pour autant, elle peut déséquilibrer le cheval lors d’une course. La martingale doit être juste assez tendue pour permettre au cheval de brouter.

 La selle

La selle de Camargue est une selle de travail. Les caractéristiques d’une bonne selle sont la matelassure, la manière dont la jambe va faire son empreinte dans les quartiers, et l’ensellement.
Pour la fabrication de la selle Camargue, trois types de cuirs sont utilisés : le cuir à quartiers (4,5 à 5 cm), le cuir demi-dossé (la moitié de la bête sans le flanc), le cuir peau de vache (l,8 à 2 cm) et le cuir bande qui comprend le demi-dossé et le flanc utilisé pour les pièces devant être roulées.
C’est avant tout la manière dont le cuir est travaillé qui détermine l’appellation des cuirs ci-dessus. Au début, les selles avaient un peu plus de siège du fait que les chevaux avaient plus de garrot. Les chevaux travaillaient plus et étaient sur des pâturages moins riches. Aujourd’hui, il est vrai que les chevaux travaillent moins, qu’ils font moins d’efforts donc sont plus gras.
La selle, quant à elle, doit être près du dos du cheval. Pour cela, il ne faut pas que les coussins soient trop importants, car le risque de voir la selle tourner est élevé même avec un bon sanglage.
Les fabricants de selles camargue ont essayé d’améliorer la qualité du cuir ainsi que le rapport du temps de fabrication en regard du prix. Ainsi, de 200 heures de travail pour un ouvrier, on est passé à 80 heures.
La mode actuelle en Camargue est d’utiliser le couverton américain, plus épais. On oublie pourtant que la selle américaine n’a pas de matelassure. d’où l’intérêt de ce couverton, mais ce n’est pas le cas pour la selle camargue. Un bon couverton en feutre permettra de ne pas blesser le dos du cheval.

Autre originalité : la sellerie Pujolas à Nîmes a créé une selle dite "demi gardiane" dont l’arçon de postérieur mesure 3 cm de moins qu’une selle traditionnelle et dont les étrivières sont reculées de 2 cm pour permettre à la jambe de se placer plus naturellement sur le quartier.

Un "couteau étrivière" est ajusté sur ce type de selle, permettant ainsi de faire sauter les étrivières lors d’une chute. Ceci ne peut être fait sur une selle traditionnelle car le surfaix bloque l’étrivière. En outre, la matelassure descend très bas pour tenir la jambe à sa place et l’empêcher de passer devant.
Cette selle a été créée, pour les nombreux cavaliers qui ne montent pas forcément dans les taureaux, qui souhaitent une selle moins lourde et qui les tienne un peu moins que la selle traditionnelle.
Alors, selle traditionnelle ou demi-gardiane... à vous de choisir !

 CONSEILS

  • Une selle neuve doit être graissée 4 à 5 fois au début avec de l’huile de pied de boeuf.
  • II est souvent inutile de graisser les sanglons.
  • Lorsque le cuir aura absorbé sa dose de gras, il suffit d’utiliser par la suite un bon savon glycériné. Ce type de savon permet à la fois de nettoyer et d’entretenir le cuir.
    Ne pas oublier qu’une selle bien entretenue peut durer une génération entière voire même plusieurs. Tout dépend également de l’utilisation que le cavalier veut faire de sa selle, du nombre d’heures passées à cheval et du lieu où il monte.