Se vèi au fiermamen li bèu sèr de lugano On voit au firmament, les soirs de clair de lune
Un ciéucle palinous, paradis di trevant, Un cercle de pâleur, paradis de fantômes,
Li valènt rasetaire abiha de tout blanc, Les vaillants raseteurs, tout habillés de blanc,
Li nègri biòu famous emé si grandi bano. Les fiers et noirs taureaux avec leurs grandes cornes.

Amon se rescountra dins la celesto plano, Ils aiment se revoir dans la céleste plaine,
Lis ome, li bèsti se remembron d’antan, Les hommes, les bêtes se souviennent d’antan.
Se retrobon urous pèr lucha coume avans, Ils se retrouvent heureux pour lutter comme avant
La calour tapo fort, la foulo lis aclamo... La chaleur tape fort, la foule les acclame...

Uno niue, eilamount, ai vist Soler lou grand. Une nuit, tout là-haut, je vis le grand Soler.
Lou round èro clafi, Tigre lou coursejant, L’arène était remplie. Tigre le poursuivant,
Tout bèu just a boundi, dins la man la coucardo... Il bondit de justesse, dans la main la cocarde.

An giscla de pertout, li picamen de man, De partout ont jailli les applaudissements,
Tóuti se soun dreissa. Sout lou soulèu que dardo La foule s’est dressée sous le soleil brûlant
Fai miraclo Dédé, lest, rabinous, brihant. Merveilleux fut Dédé, leste, rageur, brillant.