1 : DEFINITION

  • Nous allons d’abord étudier la course provençale telle qu’elle se pratique de nos jours (1959), issue, comme nous le verrons, des premiers jeux de vachers et gardians avec les taureaux.
  • La course provençale, est appelé course à la "cocarde" car c’est un jeu qui consiste à enlever de la tête d’un taureau, laché dans une arène fermée, un morceau de tissus rouge nommé cocarde, maintenu par des ficelles entre les cornes de l’animal et deux pompoms de laine, généralement blancs, fixés à la base de chaque corne par un lien élastique.
    Cette opération est tentée par des hommes appelés "razeteurs" qui évoluent dans l’arène en cherchant à approcher le taureau par des feintes nommées "razets".
  • Cette course est encore appelée course "libre" car, en principe, tous les spectateurs peuvent y participer, pour la différencier de la course espagnole dont les acteurs humains sont strictement des professionnels.

Les jeux du taureau apparurent très tôt chez les peuples des bords de la méditerranée. On retrouve, en effet, jusque dans les mythologies des Perses et des Crétois, des indices prouvant que les taureaux étaient non seulement utilisés à des sacrifices religieux et à l’interrogation des oracles par l’examen des entrailles, mais servaient encore à un sport nommé "taurocathapsie", ceci particulièrement chez les Grecs et le Romains.

Les taureaux réservés aux sacrifices étaient, en effet, à l’origine, des animaux sauvages pour la capture desquels les jeunes gens se livraient à cet exercice voisin de nos ferrades actuelles, qui consiste à poursuivre l’animal à cheval, à se jeter à ses cornes et à le terrasser ensuite par torsion de la tête. C’est du moins ce que nous ont transmis les écrits d’Héliodore, Evêque d’Eurin.

Les tessons de vases et les autels retrouvés à Fourvière, à Valence et à Périgueux, nous confirment ces récits. Un vase athénien conservé au musée de Périgueux porte même une tête de taureau ornée d’une cocarde. Faut-il en inférer que l’origine de la course provençale se trouve en Grèce ?

Il n’en est pas question, mais la comparaison est possible et la coïncidence curieuse. Il n’en reste pas moins que le culte et le combat du taureau hantèrent tous les peuples de l’antiquité ; la lutte contre cet animal, symbole de la force virile, fut toujours l’occasion de trouver la gloire et de montrer la puissance de l’homme. Les bucrânes, symbole du culte Mithriaque du taureau, ornaient tous les édifices de ces époques.