B et T : Cette année on te verra donc au Cailar…

C. P. : Eh oui. Au Cailar jusqu’à maintenant, on ne me voulait pas mais je suis rentré au bureau du Club Taurin « Lou Sanglié » avec grand plaisir pour donner un coup de main et accomplir le travail qu’il y a à faire et en particulier présider aux courses organisées par le club.
Il se pourrait même, la municipalité ayant changé, que je préside aussi aux courses qu’elle organisera.
Le Cailar j’y ai habité pendant 20 ans, malgré mon déménagement c’est un village qui me tient à cœur, où j’ai beaucoup d’amis et, oui ça me ferait vraiment plaisir de présider les courses du Cailar.

B et T : L’année dernière, 2013, je t’ai vu présider à Aimargues pendant la fête votive. Ton secrétaire n’était autre que le fils du futur maire du Cailar élu en 2014.

C. P. : Exactement. Yann Tena est mon secrétaire et il le restera toute la saison car nous avons décidé de faire équipe ensemble.
Nous allons retourner à Aimargues, arènes qui m’ont permis de préparer mon retour aux courses.

B et T : Est-ce que l’exercice de la présidence c’est comme le vélo : ça ne s’oublie pas…

C. P. : Non je ne pense pas que cela puisse s’oublier et les spectateurs de la course d’Aimargues l’ont confirmé. Ils m’ont affirmé que je n’avais rien perdu de mes automatismes. Je ferai des présidences lors de la Fête d’Aimargues et cela à la demande de René Chabaud. Je ferai la saison à Jonquières Saint Vincent où il y a de bien jolies arènes où se déroulent des choses intéressantes. Le Club est géré par des jeunes qui ont envie de bien faire par conséquent, j’irai leur donner un coup de main bien volontiers.
Moi le Languedocien, on me verra aussi en Provence. Je présiderai des courses à Saint Martin de Crau où Jérôme Dumas, pour pallier l’absence de Joris Alvarez qui est le président titulaire mais qui a été appelé, et charmé, par les sirènes des arènes du Grau du Roi. Deux sont programmées les 10 et 30 mai.

B et T : Le public d’Aimargues, des connaisseurs, ont accueilli ton retour très favorablement mais, en général, quelle a été sa réaction ?

C. P. : Beaucoup sont contents que je revienne. A Aimargues et ailleurs.
Par exemple à Lunel, le lundi dont on a parlé, une dame assise à mon côté, quand elle m’a entendu parler avec un tiers que j’allais reprendre, m’a demandé si j’allais revenir aux arènes de Lunel. Comme j’ai infirmé, elle a marqué sa déception et a commenté en disant : «  Dommage car celui qui vous a remplacé ne nous fait pas régaler  ».
Ça fait plaisir et chaud au cœur de voir que des gens au bout de tant d’années ne m’aient pas oublié !

B et T : Tu reviens après douze années d’absence c’est un fait, mais tu te doutes que le contexte dans lequel évoluent les présidents de course a évolué… As-tu entendu parler du projet de certains de vouloir que les présidents de course soient désignés par la FFCC pour les grandes courses pour rechercher l’impartialité chez ces présidents qui sont les salariés des organisateurs ?

C. P. : Pas d’accord avec ce projet.
Peut être qu’il y a des speakers à la solde des organisateurs mais moi, quand j’étais en activité, j’ai travaillé pour divers organisateurs qui étaient les arènes du Grau du Roi, Henri Laurent et par la suite les arènes de Lunel, Claude Saumade et Philippe Cuillé.
A aucun moment je n’ai subi de pressions de la part de ces organisateurs. Ils m’embauchaient, ils me faisaient confiance et je gérais la course à ma manière, de la façon dont je voulais.
Un jour Henri Laurent, c’était un dimanche de Pentecôte, lors de la royale de Lafont en 1990 Barraié avait fait un quart d’heure énorme. En piste il y avait les Chomel, les Tognetti, les Ferrand et tout le gotha des raseteurs de l’époque, Luc Mézy etc… Tous les bons de l’époque étaient là.
J’ai monté la ficelle de Barraié à 7.500 Francs (de 1990 soit 1.850€ NdR) et la ficelle est rentrée avec un ou deux tours.
Cela a créé un engouement énorme et quand le taureau est rentré Carmen est joué, les gens étaient droits sur les gradins et le taureau applaudi.
En rentrant dans le guichet, Henri Laurent me dit : « Mais qu’est-ce qu’il t’a pris, tu es devenu fou ?  ». Je lui ai simplement répondu que les arènes étaient pleines, que le taureau avait rendu un quart d’heure exceptionnel et moi j’ai essayé de le rendre encore plus grand. Et j’ai poursuivi en lui disant : « Maintenant, si tu n’es pas content de ma prestation, demain il y a encore une course, tu fais venir Aimé Garcin et il prendra ma place.  » Alors Henri Laurent s’est retourné vers moi et m’a rétorqué : « Mais je ne peux rien te dire », « alors ne dis rien ».
Le lendemain c’est moi qui ai présidé la course.
Voilà le genre de relations que j’ai eues avec les organisateurs pendant toute ma carrière de speaker.
Et c’était pareil partout où j’allais.

(A suivre...)