Récit vécu.
La scène se déroule à Lunel : année 1975...
Goya est sur l’affiche,...
Goya est sur l’affiche, des gens sont venus dîner sur place, à 12h30 plus de deux cents personnes font, déjà, la queue devant les guichets encore fermés, c’est de la folie.
Demi-heure avant la course, les organisateurs affichent complet, et ferment les arènes sous les cris des gens qui n’ont pas pu entrer et qui attendaient depuis des heures.
Les Arènes sont combles, des personnes sur les platanes, sur le toit du café le Pavillon une trentaine de personnes droites (avant on pouvait).
La course commence dans un brouhaha terrible, le président doit, à plusieurs reprises, réclamer l’ordre, mais les gens se foutaient du reste de la course, ils étaient venu voir le grand Goya.
Entracte, tout le monde attend avec impatience, puis le micro nasille :
" Messieurs les portiers en place svp "
Le ton baisse, la foule se calme, cinq, sept ou huit mille personnes présentes ce jour là, je sais pas, c’est à bloc en tout cas.
Soudain la trompette joue, et là, extraordinaire, plus un bruit, plus un geste, les regards des gens deviennent hagards, ils sont saisis tous comme des momies.
Le toril ouvre ses portes, ont entendrait à ce moment-là une mouche voler, et le beau et noble taureau fait son entrée sous un tonnerre d’applaudissements, où l’ont croirait que tout va s’écrouler.
Le taureau est seul au plein milieu de la piste, il surveille et guette d’un air amusé.
A la sonnerie d’attaque toujours pas un bonhomme en piste malgré qu’ils soient plus d’une trentaine ce jour-là.
Le public siffle et bronca à tout rompre. Les minutes passent longues, l’une après l’autre, Goya pendant ce temps crée l’émotion plusieurs fois en contre piste, sautant et ressautant.
A la 5ème minute, enfin, devant un public fou de rage, un homme saute lestement en piste, il s’appelle Norbert Geneste, il appelle Goya par son nom, " Goya ho ho " le taureau remue ses oreilles : il attend
L’homme s’élance sans tourneur droit à sa tête, le biòu fait de même, ils se croisent dans un mouchoir et c’est la course effrénée qui se terminera haut sur les gradins.
Que dire de plus quand vous avez vu cela, même si toute la course est pourrie après, ce n’est pas grave, vous avez vu ce que vous vouliez voir.
Ce jour là, Goya fut cité 6 fois, Gineste 2 fois, Castro, qui lui prit sa cocarde à 3 800 francs de ce temps, 3 fois, Bouchité 1 fois.
Lorsque Goya rentra au toril sous une ovation d’un autre monde, des gens quittaient déjà les arènes, car ils s’en fichaient de la suite, ils étaient venus voir Goya, point.
Bon allez, j’essuie la larme de grand couillon qui coule sur ma joue, et je vous poste çà…
Signature :
Es pas lou tout, colégo ! sian li Felibre de la lèi... mai la lèi quau la fai ?
Messages
1. Récit vécu., 5 janvier 2014, 07:21, par Jean-Paul.
Quelle époque, et quel taureau !
Une petite précision, c’est Norbert Geneste un des vainqueurs du trophée de as, (décédé depuis dans un accident de voiture) et non Robert Gineste.
2. Récit vécu., 6 janvier 2014, 18:53, par Bernard
Décédé sur le hameau de Galician le 26/10/86
3. Récit vécu., 22 janvier 2020, 12:29, par Liberté
Goya à Beaucaire en 1973.
Un évènement vécu.
Il y avait ce jour là des arènes pleines comme jamais.
On parlait de 6000 / 7000 personnes à l’époque.
Dans l’allée du couloir d’enceinte en haut des gradins, 2 rangs de personnes étaient droites serrées comme d’anchois.
Moi même, droit contre le muret d’enceinte je filmais de biais car je n’ai même pas pu filmer de face.
Une folie !
Au premier coup de trompette, la porte du toril s’ouvre et une femme apparaît dans la piste en brandissant son ticket à la main comme pour revendiquer une place assise.
Le toril se referme aussitôt sous la bronca des spectateurs en colère.
Après avoir été évacuée manu militari, on trouve une place à cette dame courageuse.
Après la pause, voici Goya majestueux, un frisson traverse les gradins.
En piste, ou plutôt derrière les barricades Jouanet, Dumas, Pellegrin, Rado , Lopez et Castro pour ne parler que des vedettes.
Castro ouvrira les hostilités avec l’assurance que lui conférait ses qualités sportives et mènera le jeu.
Les autres iront provoquer Goya par intermittence, disons au compte gouttes car les finitions à l’arrivée étaient celles d’un avion à réaction.
Je peux vous dire que ce jour là ce fut la plus grande course que je vis dans ma vie d’aféciounade.
Liberté