"Né de père italien, marié à une strasbourgeoise, il était venu au monde le 24 juin 1901 " au sein d’une famille qui comptait deux autres frères et deux soeurs."
Aucun ne lui ressemblait dans cet amour pour les bêtes et surtout des taureaux, il était casse-cou mais très généreux.

Il avait commencé à raseter à 14 ans. Avant cela, le jour de sa première communion, habillé en communiant, il s’était rendu aux arènes de Nîmes, plutôt qu’à l’office des Vêpres. " Il ne nous a jamais dit s’il avait sauté, ou pas, les grilles des portes. Il lui fallait voir des arènes. "
Pour des raisons de travail, sa fille et son gendre s’étaient installés durant sept ans à Saint-Raphaël.
En compagnie de son épouse, l’emploi du temps était arrêté pour avertir son entourage " Nous repartirons pour dimanche parce qu’il y a une course aux Saintes".

Là, où ces arènes prenaient une grande place dans son cœur, il parlait souvent des grandes pistes, Nîmes, Arles, Châteaurenard, Mauguio, Beaucaire où il avait enlevé le Gland d’Or. Mais, les Saintes-Maries, c’était sa vie, alors que son épouse râlait à cause des moustiques.

Et voilà que sur l’album photos, on reconnaît sa fille et ses deux petits fils venus l’applaudir dans la piste du bord de mer. Il y avait Jacques et Bernard, ce dernier ayant une véritable admiration pour son grand père qui, un jour en sa compagnie, l’entendit conseiller à un jeune raseteur qui ne pouvait enlever la cocarde. " Va chercher un rasoir ! "

Ce droitier s’était créé une réputation à défendre, de quoi entretenir la légende car il avait récolté de nombreux trophées à une époque où les pistes n’étaient pas des trois étoiles et les équipements moins que rudimentaires.

On ne refait pas l’histoire mais parions que déjà certains raseteurs étaient aussi les amis des toreros.
Certaines photos de l’album familial en témoignent et tous offraient au public dans chaque registre un éventail de talents complets et éblouissants.

Pour Toussaint, la vie s’est arrêtée le 23 juillet 1966 après une journée à la fête de Milhaud où il s’était rendu afin d’aider son copain de piste Hugues Aiglon.

Aujourd’hui chez sa fille, à Caissargues, les souvenirs demeurent.
Photos, tableaux notamment celui du Sanglier offert par Fernand Granon et les crochets où sur l’un d’eux est encore enroulé un gland, peut être le symbole du Gland d’Or levé à Beaucaire."