" Les amateurs de bouvino perdent en lui non seulement un excellent éleveur, mais surtout un véritable défenseur de la course libre.
Granon, qui aimait passionnément ses taureaux , n’était pas homme à céder devant les combinaisons louches de gens pas aficionados pour deux sous. En maintes occasions, les amateurs de courses libres ont dû à sa résistance, à son entêtement, de voir sauvegarder certaines prérogatives, qui sont les fondements de chez nous.

Trop modeste pour paraître nulle part, on le sollicitait pourtant toujours et il ne marchait dans les organisations de spectacles divers que lorsque ceux-ci lui paraissaient conforme à la tradition. Les auteurs de réglementations multiples et modernes avaient en lui un ennemi acharné, et nous regrettons sincèrement qu’il ait cru devoir passer le flambeau si tôt.

Les frères Delbosc, qui viennent d’acquérir une des plus illustres devises méridionales sont de très bons aficionados eux aussi.

  • L’ aîné Marcel, que nous avons vu l’an dernier à toutes les courses où paraissait son favori : Lou Sarraié, parait être un guide sûr et connaisseur.
    Nous espérons qu’il s’aura maintenir au plus haut sommet les couleurs de la manade Cailarenco.
  • Il a près de lui Madame Delbosc, qui est une des plus grandes des aficionadas qu’il soit permis de voir.
    Durant la saison 1937, nous l’avons rencontrée et partout, sur les gradins des arènes, sur les amphithéâtres des villages, sur un tonneau, une charrette, partout, partout. Et parlant avec elle des taureaux d’un autre éleveur que son mari, il ne nous a pas déplu de l’entendre raisonner très justement, sans parti pris.
  • Quant à René Delbosc, c’est un « bien vieux copain », et nous pourrions évoquer ensemble de bien nombreux souvenirs de jeunesse.

Les voilà maintenant propriétaires de cinq cent bêtes environ. Ils vont pouvoir sabrer là-dedans, sélectionner et présenter s’ils veulent, et si Lou Sarraïé a conservé sa forme de l’année dernière, une royale qui amènera la foule sur les gradins des arènes. "