C’est ainsi que pour sa 6ème course de sa carrière en 1921 à Vauvert, Louis Laplanche fit ses adieux en plaçant une devise au taureau dans un raset en plein de face.
Celle-ci primée 300 F. d’époque ne fut pas enlevée, parce quelle tomba.

Cette course s’est déroulée dans les arènes Valentin à Vauvert, un enclos appartenant à un particulier, qui récupéra son bien pour une toute autre destination. C’est de là que naquit le plan du Jeu de Ballon, lui-même abandonné au profit d’arènes modernes.
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Les arènes de Lunel, où Le Sanglier parût le plus grand nombre de fois, fit une entrée record à une course, où le taureau au dernier moment n’avait pu paraître (4.800 entrées) aux dires des directeurs de l’époque, MM. Ducros et Pignan.
Motif : Lou Biòu, qui vivait alors sur la manade, avant d’être enfermé chez « son pélot » et pour cause, avait reçu un coup de corne lui arrachant un testicule.
Il paraît que ce n’était pas... le bon reproducteur.
Tant mieux ! le bon grain s’est toujours manifesté.
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Bien des explications sont données au sujet de la fameuse course du 4 Juillet 1927 en Arles où, dit-on, le taureau ne fut pas bon.
En réalité le climat était mauvais : Rey fut empêché de raseter et les bouteilles de bière tombèrent en piste.
Pourquoi ?

Dans le palmarès du Sanglier, les arènes d’Arles ne figurent qu’à une seule date outre celle ci-dessus, le 25 Juin 1922. Fernand Granon avait une certaien réticence à aller en Arles, malgré les supplications du directeur, le père Pouly.

Lors des fêtes d’Arles de 1927, le Président du Comité des Fêtes d’Arles, M. Nicolas CROUANSON obtint Le Sanglier au profit du dit Comité en faisant usage d’une amitié commune aux deux hommes : M. Gaston DOUMERGUE, Président de la République.
Il y eut, paraît-il, un dissentiment assez sérieux dans certains milieux taurins arlésiens, ce qui expliquerait les manifestations extra-taurines de l’époque.
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Dix-sept razeteurs se sont inscrits au palmarès du SANGLIER sur ses 56 courses de sa carrière et parmi eux le plus prestigieux, l’as des as : Julien REY au style racé, à la tenue en piste impeccable.

Il est curieux de noter que sur ces 17 razeteurs, quatre seulement étaient droitiers, ce qui explique que le taureau semblait plus facile à gauche.

Un jour discutant de cela, avec le regretté Jean BON-CŒUR, celui-ci nous déclarait qu’il aurait « mangé » le taureau, ce qui était loin d’être notre avis.
En réalité, il s’agissait une fois de plus de l’éternelle querelle des anciens et des modernes, que nous retrouvons de nos jours encore quand il s’agit de GOYA.
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Lors de la course de St-Rémy le 28. Juillet 1929, la 53ème course de la carrière du SANGLIER, il se produisit de petits incidents.

A cette époque là, la prime à la ficelle s’octroyait au premier bout enlevé et certains raseteurs avaient en poche des réserves inépuisables.

Mais le Directeur M. BRUN, qui était plus malin que celui de Marius, avait eu soin de mettre aux cornes des ficelles colorées.
A chaque enlèvement de bout de ficelle, il demandait la confrontation et celle-ci tournait souvent à son avantage.
Voilà pourquoi les ficelles sont maintenant enlevées à cornes nues ; mais le problème n’est pas tout à fait résolu pour autant.
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Mais ce directeur M. Brun, avait d’autres cordes à son arc.
Le soir venu, au moment du règlement, il avait subitement disparu.
Nos hommes en blanc le recherchaient partout en vain. tandis qu’attablé au café en compagnie de l’impresario bien connu LE CABOT de Beaucaire et du razeteur GUSTOU, nous perdions patience.

LE CABOT, qui était généreux juste ce qu’il faut, commençait de s’émouvoir des tournées d’apéritifs commandées. Il se rappela soudaint que GUSTOU avait fait du cirque.
Il lui demanda de démontrer ses talents, ce qu’il fit avec virtuosité, puis il le pria de faire, la quête.
Tout était sauvé, les spectateurs furent généreux.

Nos raseteurs eux aussi furent satisfaits, car ils découvrirent l’honorable directeur perdu dans les oliviers, s’excusant de les avoir fait attendre et heureux, du moins il avait l’air, d’honorer les dettes, qu’il avait contractées envers la gent raseteurs.
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Il nous est agréable enfin de rassurer l’honorable confrère qui avec raison a signalé, que lors de la Finale du Trophée des As en Arles cette année, les cocardiers n’étaient pas porteurs de leur devise.

Celles-ci avaient été confectionnées, comme pour Lunel où elle parurent, par Mme Rey épouse de notre vieille gloire Julien REY qui met autant d’amour que d’art pour les réaliser.

Elles ont été portées à la Direction des Arènes, qui certainement très occupée par ailleurs, a complètement omis de faire assurer leur placement.