Les vedettes {suite...

En 1951, cette royale avec CERF - REGISSEUR - EVEQUE, alla se produire à CHAUFFAILLE en Saône et Loire, face aux frères DOULEAU et LOPEZ, ce fut du non-stop.
Le premier jour, course à 14 h, la deuxième à 17 h et pour couronner le tout, une troisième le lendemain, cela devant des arènes combles.
REGISSEUR fut intraitable, et parfois sublime. Avec le temps, il prit de la bouteille, sachant s’économiser.

Les Raynaud en 1955 :

  • Jean, Marcel, Jacques et Casimir
  • sur Troubadour, Té Boulba, Flamand et Canard.

Durant 10 ans ce taureau et cette royale tinrent le haut de l’affiche, se produisant avec bonheur dans toutes les arènes languedociennes et provençales.
Se montrant très à l’aise à BEAUCAIRE, CHATEAURENARD, LUNEL, MOURIES, ainsi que dans les petits plans. Il est vrai que leurs adversaires en piste étaient de valeur, ce qui ne gâtait en rien au spectacle. Ils se nommaient : VOLLE, FIDANI, DOULEAU, FALOMIR, PASCAL, SAN JUAN, CANTO et SOLER, ce dernier fut la dernière victime de REGISSEUR.

Entre-temps la consécration allait avoir lieu.
C’est le 13 octobre 1957 qu’il fut sacré Biou d’Or ; ce jour qui devait être un grand moment pour la manade, fut apprécié différemment par les frères RAYNAUD.
Je vais ouvrir une parenthèse, ce qui va être écrit, m’a été narré par JEAN et MARCEL , ainsi que la majorité de ces lignes. A la question : "N’avez vous pas une histoire à me conter concernant ce trophée ? " La réponse ne fut pas longue à fuser.
"En 1956, comme toujours, le dimanche précédant la finale du trophée, nous fûmes prévenus que REGISSEUR était Biòu d’Or ; mais hélas, le matin du grand jour, nous avons été avertis que ce n’était pas lui." Il est certain que dépit et déception ont été au rendez-vous.

En 1957, cette fois il était bien sacré meilleur taureau de l’année.
C’est CERF qui représenta la manade. MARCEL GUILLERMET, le gardian de LAURENT l’accompagna et le fit courir. Les manadiers ayant décidé de ne pas se présenter à la remise des prix, c’est MARIUS GARDIOL, ami de la famille, qui se dévoua pour recevoir le trophée.
Un jour, rencontrant JEAN et MARCEL, celui-ci leur demanda de venir enfin le chercher. "Il y a 25 ans qu’il est chez toi, il peut y rester encore !"
Aussi, si vous allez au GRAND RADEAU, ne le cherchez pas, vous ne le trouverez ni dans la grande salle, ni ailleurs. Malgré tout, on sent qu’il hante ces lieux mythiques. Photos et devises sont là pour vous rappeler ce grand cocardier qui, à quelques pas, dort de son dernier sommeil, enterré au pied d’un blockhaus, reste de la guerre. Il est décédé le 2 novembre 1965, à l’âge de 21 ans... Il méritait bien son Biòu d’Or.

Marcel Raynaud avec Régisseur..

 Le déclin et l'espoir.

Avec le vieillissement de cette royale, surtout de ces deux vedettes, cette manade, à partir de 1960, allait connaître moins de succès.
Il est certain que les années précédentes furent riches en exploits pour ces grands cocardiers. Le jour n’est pas loin où l’on reverra un nouveau grand cru. Déjà, PIERROUNET, pointe le bout du nez, et surtout QATAR, baptisé ainsi, en l’honneur d’un émir venu dans ce coin du bord du Rhône.

La plus belle des victoires pour cette famille, c’est d’être depuis 1904 les propriétaires de cette manade. MATHIEU et JOSEPH, CASIMIR et JACQUES, JEAN, MARCEL et FREDERIC, 5 générations de RAYNAUD, qui ont su gérer avec lucidité les bons et les mauvais moments.
Mais tous ont été touchés par la passion, cette fé di Biòu qui mérite le respect. Je pense que la cour du GRAND RADEAU, n’a pas fini de connaître de forts instants. Qu’il y aura toujours le bruit des pas d’un cheval ou d’un taureau pour venir troubler le dernier sommeil de REGISSEUR.
La saga des RAYNAUD n’est pas prête de se terminer.