Il y a encore deux grazes de celles quy font le pourtour de ladite cabane quy sont rompues, il faudra en substituer deux neuves de pierre de taille des mesmes grosseur et hauteur que les anciennes. Le tout sera fait et parfait en bon père de famille et selon l’art pour être pour être parachevé par tout le mois de….(rien de précisé).
Ce devis autographe de l’architecte de la ville est suivi d’une note d’une autre écriture de la teneur suivante : Messieurs les consuls ayant apris lors de enchères que la façade de ladite cabane n’étoit faite qu’avec de la boue soutenue par six grases dévorées par le chancre en ont fait l’explication dans la première enchère en laquelle Pierre et André Gautier firent leur offre sous cette condition qu’ils ne comptoient pas sur le devis de ladite façade, que sire Imbert avoit dit par équivoque dans le devis par luy fait qu’elle étoit construite en queyrons et il fut adjouté dans la sus enchère que les deux grases qu’il faut changer autour de ladite cabane de même que les six de la susd façade serviront pour les fondements des pilliers et non pour ceux de la façade à construire, lesquelles conditions ont été continuées jusqu’à la délivrance définitive de même que la nouvelle condition insérée dans la seconde enchère du 7 février 1745 dans laquelle il est dit que si des six grases de l’ancienne façade il s’en trouve qui soient meilleures que celles quy sont autour de ladite cabane non compris les deux quy doivent etre faites a neuf elles serviront pour remplacer celles du tour de ladite cabane et seront les plus mauvaises quy seront employées aux fondement des pilliers.
Ce document nous apprend donc que moins d’un siècle après les réparations dont elle avait fait l’objet en 1647, la cabane des salins était en ruine. Les cind supports en bois de sa charpente étaient complètement pourris. Aussi l’architecte de la ville décidait-il de les remplacer par trois piliers en pierre de taille de Beaucaire de section carrée de deux pans et demi de côté. Quand à la façade, elle devait également être reconstruite entièrement dans le même matériau en bugets posés à plat d’une largeur d’un pan et quart (environ 0.30m) avec une hauteur de sept pans (environ 5.25m) au sommet. Les fondations en maçonnerie de blocage, devaient avoir une profondeur de deux pans (environ 50 cm). Par ailleurs, il était prévu que l’entrepreneur et ses ouvriers aideraient le cabanier à mettre en place les pièces de la charpente dont les encastrements seraient ménagés au moment de la construction. Le 31 janvier 1745, on procède a la mise aux enchères de la maçonnerie dans les termes suivants :
« Le prix fait de la maçonnerie de la cabane des salins a été mis et exposé aux enchères sur le pied du devis qui a été fait par le Sieur Imbert avec l’explication toutefois que la façade ancienne qu’il avoit dit être en queyron n’est faite qu’avec de la boue et sis grases œuvrées par le sel ou le chancre lesquelles ensemble les deux qui sont autour de la cabane et qu’il faut changer serviront pour les fondements des pilliers et pour tous le restant les entrepreneurs exécuteront ledit devis et metrons la main a l’œuvre incessament… » Offre d’André et Pierre Gautier, maçons d’Arles, au prix de 480 livres.
Le 7 février 1745, nouvelle mise aux enchères « sous les conditions du devis fait par le sieur Imbert, y ajoutant que les six grases qui se trouvent à l’ancienne façade et qui avoient été données au prixfaschier pour être mise dans les fondements des pilliers serviront pour changer et mettre à la place des grases qui sont autour de la dite cabane et qui pourroient se trouver plus mauvaises grases qui auront été remplacées pour les employer au même usage auquel celles de la façade avoient été destinées et sous cette addition encore que a chacun des trois pilliers le prixfachier faira une saillie de chaque coté et a huit pans d’hauteur du terrain sur ladite saillie quy sera de demy pan et l’enfoncement qui faira d’autre demy pas dans lesdits pilliers y placer un affraix pour porter les poutres de ladite cabane.