A l’heure actuelle, et ce depuis environ une quarantaine d’année, on continue a construire en Camargue, dans le style cabane, des édifices de volume variés allant de la traditionnelle cabane de gardian à 2 pièces servant de résidence secondaire, au complexe hôtelier plus ou moins sophistiqué. Ces constructions modernes sont encore couverte en chaume de roseaux, mais leurs mur sont maintenant montés en agglomérés ou en béton banché revêtus d‘un enduit au mortier jeté a la truelle, non lissé, et d’un badigeon refait périodiquement.
On peut regretter que parallèlement à l’enquête d’architecture rurale lancée en 1942, il n’ait pas été fait une enquête sur le métier de cabanier ou de couvreur en chaume de roseaux. Dans quelle mesure la main d’œuvre actuellement employée par les entrepreneurs locaux pour couvrir de sagno les cabanes en construction ou pour réparer les vieilles toitures de ce type utilise-t-elle encore les anciennes techniques et le vocabulaire de la profession ? Il serait intéressant de le savoir, s’il n’est pas aujourd’hui trop tard, ne serait-ce que pour sauver de l’oubli une activité artisanale traditionnelle actuellement en déclin et même plus proche de la fin et tenter d’éviter que ne soit à jamais totalement dénaturé un type d’habitat de l’époque préindustrielle qui était particulièrement adapté aux contraintes de son environnement.