Méjanes - Stars de demain - 24 oct 2009 - Signature de la Convention avec le responsable UCTPR Dominique Peron


B&T : Pour ce qui est de l’avenir immédiat et des nouvelles élections fédérales qui auront lieu bientôt, comment te positionnes-tu ?

H.I. : Je voudrais dire que y compris les gens qui sont en place aujourd’hui, ont fait voter, faut-il le rappeler, dans les Statuts que, je cite : "ceux qui avaient une interruption dans les trois dernières années de licence, ne peuvent pas se présenter".
Cela a été fait pour Henri Itier.

Au fond c’est la reconnaissance de mes successeurs car si ils sont à la place qu’ils occupent aujourd’hui, ils me le doivent. C’est moi qui les ai mis dans leur fauteuil. Car si je ne m’étais pas représenté aux dernières élections avec leurs noms sur ma liste, ils ne seraient pas passés. Donc je le dis et le crie haut et fort : s’ils sont là, ils me le doivent.
Je le dis sans aucune prétention. Ce sont des faits. En remerciement on fait voter des statuts afin d’éloigner Henri Itier…

Donc, à la limite, si j’avais voulu me représenter, je ne le pouvais pas.

B&T : Demain, c’est la chasse ??

H.I. :
Oui, demain j’irai. C’est une activité qui me passionne énormément mais qui ne parvient pas à m’écarter du quotidien de la Course Camarguaise.
Je suis tracassé par ce qui se passe.
Tracassé de voir qu’avec toute l’énergie que l’on a mis dedans, toute l’énergie et le temps que j’y ai consacré, on recule....
Ce recul est dramatique car la Course Camarguaise n’a pas besoin de ça.

B&T : Tu veux dire qu’une partie de ce recul c’est de voir tous ces gens, beaucoup d’anciens, ne plus aller aux courses et de se rendre compte qu’ils n’y retourneront pas ?

H.I. :
Ça c’est clair !
Déjà, nous on a des enfants qui ne vont pas, ou rarement, aux taureaux, les gens aujourd’hui, avec la palette de loisirs qui leur est proposée, lorsqu’ils ont opté pour autre chose, il est très difficile de les faire revenir sur leur décision.
Sans oublier la crise, le coût, le si, le mi, on peut évoquer beaucoup de raisons et surtout n’oublions pas : quand on s’ennuie on part ailleurs !

Et puis …. il n’y a pas que les taureaux.
Moi je dis toujours, sans prétendre, que c’est la seule explication, qu’actuellement, tout en restant chez soi, on peut se distraire. On a la télévision avec des chaînes en veux-tu en voilà, on a Internet qui est une fenêtre ouverte sur le monde...

Faudra-t-il continuer à faire en plein moi d’Août au summum de la chaleur des courses à 16h00 16h30 ?
Sur ce sujet on continue comme il y a 50ans... On comprend que le cafetier veuille que les gens fassent l’apéritif après la course, que la bandido puisse se faire.
Fera-t-on quitter son chez soi à ce quidam qui, en plein cagnard dehors, est en train de regarder une étape montagne bien protégé par la clim ?

Je suis persuadé que tout cela fait partie de l’évolution des réflexions qu’il faut mener afin de s’adapter à une demande qui, elle, suit le cours du temps.

C’est ce constat qui doit nous guider : nous sommes dans une société de plus en plus exigeante.
On pourrait développer ?

La communication mais malheureusement les journaux n’évoluent pas, on a des articles qui n’intéressent personne, avec un vocabulaire tel que seules les personnes hautement initiées comprennent de quoi il retourne.
On est en déficit d’images alors qu’on est dans une société ou l’image est exigée. Ce n’est même pas la peine de parler de l’émission de TV-Sud qui devient catastrophique.
On ne va pas dans le sens de ce que le public demande.

B&T : Est-ce à dire que la Course Camarguaise est en phase descendante et se referme sur elle-même ?

H.I. :
C’est ça.
On organise pour nous. On n’organise pas pour le grand public.

B&T : Bientôt des élections à la FFCC. A la nouvelle équipe qui s’installera, que lui souhaites-tu ?

H.I. :
Oh, je leur souhaite pffff...
Mais comme ils sont à l’image de ce qu’on voit en ce moment c’est à dire médiocres et bien ils resteront dans la médiocrité.
Je voudrais me tromper mais malheureusement... et puis je n’ai pas de cadeau à leur faire !