Les soins du cheval Camargue
Très prisé pour sa rusticité et sa résistance,(...)
S’offrir un cheval Camargue, cela représente dans un premier temps une joie immense, mais aussi un engagement sur presque trente ans avec ce nouveau compagnon. Des moments de bonheur partagés, sans oublier une attention pour chaque étape de la vie du cheval.
Très prisé pour sa rusticité et sa résistance, le Camargue est bien souvent victime de ses qualités auprès d’éleveurs peu scrupuleux. On a pu le constater cet hiver...
Pourtant, comme n’importe quel cheval, ce dernier demande des soins réguliers tels l’entretien des sabots, une alimentation équilibrée, des vaccins, vermifuges, etc.
Faire reconnaître le poulain
Lors de l’achat d’un cheval, dans le cas où l’animal ne possède pas les papiers officiels d’un pur Camargue, il est essentiel de le faire reconnaître par un vétérinaire qui constituera une fiche signalétique, sorte de "pièce d’identité".
Les vaccins
Raisonnablement on peut commencer les vaccins indispensables à partir d’un mois et demi, voire deux mois, c’est à dire au moment du sevrage.
Un des vaccins les plus importants est celui contre le tétanos qui se pratique en deux fois, avec un premier rappel l’année suivante et par la suite une injection tous les trois ans.
On peut également vacciner contre la grippe ou la rhino pneumonie qui sont des infections de printemps et d’été touchant davantage les chevaux vivant en écurie.
Les vaccins sont préconisés à partir des mois de mars et d’avril.
Les vermifuges
Il convient de vermifuger le cheval deux fois par an, tous les six mois environ en octobre et avril. Il n’est pas rare que les laboratoires poussent les propriétaires à vermifuger plus souvent.
Certains chevaux sont alors vermifugés tous les mois ou tous les deux mois, ce qui représente - une aberration.
Les maladies du Camargue
Le tétanos représente la maladie principale du fait que le cheval Camargue vit l’essentiel du temps en extérieur.
Le Camargue est sensible à la gourme , une affection contre laquelle actuellement il n’existe pas de vaccin. La gourme, est une maladie bénigne qui affaiblit l’animal pendant quinze jours environ. Mieux vaut prendre son mal en patience et attendre la guérison avant de monter le cheval. Il est fortement déconseillé de faire travailler un cheval (même Camargue) qui est atteint par cette maladie.
La grippe demande deux mois à deux mois et demi de guérison. Cette affection peut être dangereuse chez le cheval âgé.Elle se propage assez rapidement lors des déplacements en char, notamment au moment des concours d’abrivado et de bandido qui se déroulent en septembre octobre.
La mélanose fait actuellement l’objet d’études car aucun vaccin réellement efficace n’a été trouvé.
Tumeur des tissus sous-cutanés, quelquefois musculaires ou bien des viscères, cette infection touche principalement les chevaux gris clair, blancs, c’est à dire les Camargue, Barbe, Espagnol.
Lorsque la mélanose apparaît relativement tôt, avant dix ans, certains vétérinaires essayent d’enlever les tumeurs qui demeurent en surface, dans le but de réduire la multiplication de ces dernières par la suite. Il faut prendre conscience qu’à un stade de prolifération trop avancé, on ne peut malheureusement plus rien faire contre la maladie.
La plupart du temps, les premiers symptômes se remarquent vers l’âge de douze ans, sous forme de taches et commencent à gêner l’animal à partir de quinze - seize ans.
Par contre, si la mélanose n’atteint pas le Camargue âgé de vingt ans, les risques de contracter la maladie par la suite sont nuls. Les rayons du soleil accélèrent le phénomène ; d’où l’intérêt de construire un abri pour le cheval.
La castration du Camargue
Cette opération se déroule à partir de trois ans. La période idéale se situe entre janvier et février par rapport au climat. En effet, un temps froid et sec permet une meilleure cicatrisation des plaies, environ quinze jours. Par la suite, il faut attendre trois semaines avant de monter le cheval.
De plus en plus, les vétérinaires procèdent avec une anesthésie complète de l’animal. Cette manière de castrer représente un véritable confort pour ce dernier qui se réveille sans aucun traumatisme et avec une souffrance moindre, ce qui réduit l’amaigrissement dans les quinze jours qui suivent l’intervention. Aujourd’hui, les chevaux castrés de la sorte récupèrent complètement au bout de dix à douze jours.
Les vétérinaires utilisent une pince qui coupe le cordon au dessus du testicule. La plaie reste ouverte faisant office de drain, un sérum antitétanique et des antibiotiques sont prescrits trois ou quatre jours après, en fonction des conditions climatiques.
La vieillesse du cheval
On peut dire qu’un cheval Camargue est âgé à partir de vingt-cinq ans, et dès vingt ans pour un cheval qui a travaillé toute sa vie en manade. Cette étape de la vie du cheval demande encore plus de vigilance de la part du propriétaire. Ainsi, il ne faut pas oublier de vermifuger et de vacciner le cheval.
Si l’espérance de vie du Camargue se situe entre vingt-huit et trente ans, elle dépend surtout des soins qu’on lui aura prodigué tout au long de sa vie. En ce sens, l’entretien régulier des sabots joue un rôle important.
Ce n’est pas parce qu’on ne monte plus un cheval qu’on doit délaisser les sabots, bien au contraire. Les pieds conditionnent tous les aplombs des membres.
S’ils sont entretenus, les risques de déviation des appuis sont réduits et donc les membres seront sains. Le cheval restera droit et ne souffrira pas. C’est lorsque le cheval commence à fatiguer sur ses membres qu’il se couche plus souvent. De manière générale, il n’est pas rare que la santé du cheval commence à se dégrader à partir de cet instant. En outre, le cheval âgé doit demeurer dans son biotope habituel. Il ne faut pas rentrer à l’écurie un cheval qui a toujours vécu à l’extérieur si on veut éviter les coups de froid ainsi qu’une certaine déprime liée à la perte des repères de l’animal.
Les premiers signes annonciateurs d’une fin de vie sont généralement les difficultés à se déplacer et un amaigrissement important. Eviter les souffrances inutiles et respecter son cheval, c’est également accepter d’euthanasier son compagnon avant les premiers froids de l’hiver.
Au delà de la tristesse, c’est dans ces moments que l’engagement du cavalier envers son cheval prend toute sa valeur.