Elles n’auront pas à le faire. Le tombeau est ouvert, le corps n’est plus là. Un jeune homme les attend... Le Christ est mort, il est ressuscité. Marie-Jacobé et Marie-Salomé en seront les premiers témoins.

Ces Premiers témoins sont finalement jetés dans une nef sans voile ni rame par les juifs. Un ancien cantique français veut que cette embarcation ait emmené outre les Saintes femmes, Lazare, sa soeur Marthe et leur servante Marcelle, Sidoine, Trophime, Maximin, Lazare, Saturnin et Marie Madeleine. La question de Sara reste en suspens. Selon la tradition catholique, Sara est la servante de Salomé et Jacobé, alors que pour les Gitans, elle est une princesse Rom qui vivait sur place et a accueilli les occupants de la nef.

De ces premiers chrétiens, seules Salomé et Jacobé restent sur place. Trophime va en Arles, Marthe ira à Tarascon, MArie-Madeleine pleurera sur les coteaux de la Sainte Baume, Maximin gagne Aix, Saturnin Toulouse et Lazare Marseille.

Les Saintes décédèrent là où elles avaient débarqué. Selon la tradition, afin de les protéger des pirates, les Santens les ensevelirent sous le maitre Autel.
Leur souvenir s’estompe.

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En 1447, en neuvaine à la Sainte Baume, René d’Anjou comte de Provence rencontre Adhémar Fidelis prieur de Saint Maximin. Ensemble ils évoquent l’arrivée à la Sainte Baume de Sainte Marie Madeleine et de ses compagnons d’infortune. Selon les documents du dominicains, les Saintes ont été ensevelis au point où elles ont débarqué.

Le Roi René tout dévoué à l’image des Saintes part vérifier la concordance entre les documents remis et les témoignages sur place.

Ainsi convaincu, le roi décide de creuser le sol de l’église de Notre Dame de la Mer.
Nous sommes en 1448, et les travaux commencent après que le Pape Nicolas V ait accepté de rechercher et glorifier les restes des Saintes. La bulle d’autorisation est datée du 3 Aout 1448. Le pape désigne comme commissaires apostoliques Robert Damiani, Archevèque d’Aix et Nicolas de Brancas Evèque de Marseille. Le Seigneur d’Arlatan, seigneur de Chateauneuf et chambellan du roi René dirige les fouilles.

Les travaux sont effectués par 14 Santen jurant de témoigner fidèlement de ce qu’ils trouveront. Après deux semaines de labeur, le chevalier d’Arlatan clot les fouilles. Deux corps ont été trouvés. Un emissaire est envoyé au pape afin qu’il délègue sur place son Légat Pierre de Foix. Le cardinal doit attester des restes, et doit également attester des oeuvres passées de ces femmes. Le 21 Novembre 1448 le Roi René rejoint le Légat accompagné par une importante suite de seigneurs Isabelle de Lorraine et Frédéric son beau fils, le Sénéchal de Provence, les Seigneurs de Monfaucon, de Clermont, de Grimaud et d’Aigues-Mortes. Pierre de Foix vient lui accompagné d’une suite tout aussi importante 13 évêques, 4 abbés mitrés, 17 dignitaires, docteur en droit et en théologie. Le 2 Décembre, le légat déclare que les deux corps exhumés sont ceux de Sainte Marie Jacobé et Sainte Marie Salomé.

L’élévation est faite le lendemain, le 3 décembre 1448. La messe pontificale dans l’église voit les reliques des Saintes enfermées dans des châsses jumelles et placées dans la chapelle haute, dédiée à Saint Michel.

Les Châsses subissent les foudres de la Révolution. Les révolutionnaires les sortent et les brûlent. Fort heureusement, un prêtre avait pris soin de mettre les ossements à l’abri. Les troubles passés, deux nouvelles châsses jumelles sont créées en 1794.
Elles sont toujours là.

Elles descendent trois fois l’an les 24 Mai pour commémorer la mort de Jacobé, 22 Octobre pour celle de Salomé et le 3 décembre en mémoire de l’élévation en 1448.

Ce dimanche avait lieu au Sainte le Pèlerinage en l’honneur et à la mémoire de Salomé.
Les châsses descendent le Samedi après midi pour être exposées.

Le Dimanche, une messe solennelle en lengo nostro donnée par Mgr Reidt Archevêque d’Aix et d’Arles et le père Michel Desplanches précède la procession à la mer. Une représentation des Saintes dans la barque qui les a amené est portée jusqu’à la plage par la confrérie des Saintes Maries de la Mer pour une bénédiction. La procession est silencieuse, recueillie. Les gardians ouvrent la voie portant les étendards de la Nacioun Gardiano, de l’antico counfrarié di gardian de San George, et de la confrérie des Saintes Maries de la Mer. A leur suite, les bannières des pèlerins identifient l’ordre de Malte, le lien de Saint-Jacques de Saint Gilles ou Sainte Marie Madeleine.

Le Dimanche après midi, les Saintes regagnent la Chapelle haute dans une église tout aussi pleine que le matin.

Un bien étrange dimanche, pétri des meilleures intentions.
L’église est pleine de pèlerins le matin pour la messe, et tout aussi pleine une bonne heure avant la cérémonie de remontée des châsses. Les gens venus prient.

Le père Desplanches est fidèle à lui même, d’un charisme inouï. Nous sommes ici pour prier, dit il d’un ton ferme. Il montre la voie, explique. Il raconte l’histoire de l’arrivée des Saintes, celle des fouilles, et de la découverte des reliques. Il explique aussi la chapelle primitive, celle dans laquelle nous sommes, qui l’a supplantée. Il parle de la légende, mais est elle bien une légende... De récentes études sur les ossements des Saintes tend à démontrer qu’il s’agit là des restes de deux femmes, originaire d’Asie, et dont la datation renvoie aux premiers temps de la chrétienté, alors...

Alors...

Portfolio

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