"Avez-vous essayé de trouver l’équilibre idéal avec une selle plaçant trop loin, des cuirs épais, raides, et en prime la sensation d’être projeté en avant ou balloté dans tous les sens sur le dos de votre cheval ? Cela donne envie de se mettre à l’attelage ou à la bicyclette.
Ceux qui affirment que toutes les selles gardiannes sont bonnes à partir du moment où l’on arrive à loger son intimité à l’intérieur sont le plus souvent marchands, cavaliers du dimanche ou optimistes.

Évidemment les chevaux y sont aussi pour quelque chose, car la mère nature ne les a pas tous fait avec le même dos parfait dont le garrot est suffisamment sorti, la croupe pas trop haute et les épaules libres.
Mais le plus souvent en prenant de l’âge, ils se façonnent de telle sorte que l’on n’a plus besoin de tout remettre en place toutes les cinq minutes comme sur les poulains.
Au coup d’œil évasif, toutes les selles gardiannes se ressemblent, à y regarder de plus près, cela devient moins vrai, à en essayer de diverses provenances, on ne peut qu’être surpris, à moins d’avoir des fesses et un dos en bois.

Les unes vous catapultent en avant, et entreprennent l’ascension de l’encolure du cheval, d’autres vous donnent la position d’un skieur nautique penché en arrière, les pieds dépassant les épaules du cheval par devant.
Enfin, il y en a pour vous surélever à une hauteur telle, que vous vous mettez rapidement à douter de la race de votre cheval.
Mais si vous avez l’impression de pouvoir sans effort aucun, rester assis bien au milieu avec vos jambes souples, conservant les étriers sans effort et surtout sans avoir à appuyer dessus, alors il y a de fortes chances pour que vous montiez bien et que vous ayez une bonne selle.
Ces selles, vous pourrez les trouver :

• soit chez un de nos artisans camarguais,
• soit les selles industrielles : J’avoue en avoir rencontré d’intéressantes du point de vue cavalière, le prix de celle- ci, en étant plus accessibles.
  Il en faut pour chaque bourse.

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Quelques mots sur l’entretien des cuirs :
Les cuirs ne sont pas éternels, ils se dessèchent, se craquèlent, et cassent si l’on n’y prend garde.

Voici comment y parer :
Lavez-les avec une éponge humide, dont vous aurez extirpé l’eau en la pressant, essuyez-les à mesure, puis enduisez-les d’une bonne graisse comme le "sapo" en les massant doucement dans tous les sens.

Graissez-les plusieurs jours de suite ainsi, puis avant de vous en servir, repassez l’éponge humide et le chiffon immédiatement derrière pour dégraisser légèrement les parties superficielles, afin de ne pas vous en mettre partout à l’usage. Évitez autant que possible les huiles de pied de bœuf qui suintent trop facilement au soleil. Ainsi assouplis vos cuirs augmenteront leur durée de vie et leur résistance car ils augmenteront leur élasticité.

Faute de quoi les cuirs se fendent sournoisement et un beau jour vous restent dans les mains, ce qui n’est jamais agréable vous en conviendrez."

Article de J-C Plan, paru dans le CM num : 97