VOVO à Lunel 09 septembre 1951
Un article de André Chamand pour la Marseillaise
Quelle affluence aux arènes lunelloises pour revoir le VOVO d’Aubanel, qui dans cette même plaza en fin avril avait été déchaîné.
A 14h, soit une heure et demie avant que la course ne commence, il était impossible de trouver une place aux populaires.
Combien de spectateurs étaient entassés sur les gradins, dans les barrières, sous l’amphithéâtre, au moins 5.000, peut-être plus !
VOVO, enfin, celui pour lequel on était venu, fut une déception, non pas qu’il ne fit rien, mais une déception cependant pour ceux qui l’avaient vu à Fontvieille.
Il sortit d’abord, aussi décidé que le 20 août, se plaçant le derrière aux planches. La cocarde portée à 10 puis 20.000 milles francs. Morand passe et sans envoyer la main, fut poursuivi au-delà des planches.
VOVO allait-il renouveler sa dernière sortie ?
On le crut un instant, car coup sur coup, passant tout le poitrail, le taureau projetait Morand, Falomir, et Blanchet. Bien qu’il y ai 30 000 francs à la cocarde, les hommes sifflés à juste raison pour leur non combativité, délaissèrent le taureau qui franchit une première fois les barrières près du toril, revint en piste pour réaliser sa plus belle action sur le toujours jeune Blanchet, brisant les planches dans l’action !
Et ressauta.
Alors, ce fut à peu près fini de la course.
A quatre nouvelles reprises, il franchira les barrières, mettant en danger deux spectateurs "qui eurent chaud " . Revenu cependant à deux reprises en piste, VOVO mit encore a son actif, un coup de barrière sur Fidani, un saut après Volle, deux autres coups passant le poitrail sur Morand et Eyraud qui fit la coupe, alors que la cocarde était à 35000 francs.
Le museau en sang, le taureau rentrant au toril deux minutes après le temps réglementaire.
Certes, sa course fut mouvementée et malgré les 8 coups de barrière elle fut gâtée par les les nombreux sauts , cela est incontestable.
Pourquoi VOVO a-t-il agit ainsi ?
S’est-il reconnu dans cette piste ?
Peut être ?
Mais, pour vouloir attendre des surprimes, les raseteurs ont tout perdu, à savoir que cocarde et glands sont rentrés et les 100.000 francs que pour le moins la direction s’apprêtait à mettre...sont en définitive restés dans la caisse de l’empresa.
C’est là une leçon qu’il faudra tirer profit, messieurs les raseteurs .
La piste de Lunel, qui avantage les cocardiers , désavantage t’elle VOVO ?
Lui qui brille partout ! c’est possible.
Mais VOVO qui fut discuté, hué aussi, et ceci d’autant plus qu’on était partisan acharné d’une marque rivale, doit aux aficionados qui lui gardent toujours confiance une réhabilitation , espérons, que le 7 octobre, la plaza de Nimes lui en fournira l’occasion ?