Avec au casting deux bioù d’Or, un bioù de l’Avenir et le meilleur taureau des deux dernières Finales des As, confrontés à l’élite du crochet, en dehors de Joachim Cadenas en phase de reprise, tout était réuni.
Mais à l’image d’un temps plutôt de Toussaint, la course n’a valu que par séquences, certes parfois brillantes comme avec Optimus, Ratis, Greco ou Marcias.

Côté blancs, Allouani vainqueur aux points et à l’animation, a été à la pointe de l’attaque, mais on lui adjoindra aussi le téméraire Favier, le culotté François Martin, le stylé Aliaga et aussi Zekraoui et Katif plus intermittents.

Le premier, et quel premier MARCIAS de Fabre-Mailhan, (443) va perdre cocarde et premier gland en quelques secondes....
On envisageait le pire, mais il va se reprendre grâce à un meilleur placement agrémenté par de puissantes poussées, surtout avec les droitiers.
La musique lui est jouée à plusieurs reprises. Allouani le tire à merveille mais quand les gauchers Aliaga et Favier vont le chercher dans son terrain, il peut aussi répliquer en force.
Un cocardier dans l’âme qui se sera battu pour obtenir la garde de ses ficelles (7 carmen) et qui aurait pu postuler au prix.

Disponible, BARYTON de Lautier, (244) se fait entreprendre avec vigueur et en 2 minutes, il est aux ficelles.
A la 5eme, Allouani décroche la première. A partir de là, il va mettre en avant toute sa volonté, et sans aucun ménagement de ses adversaires, il ne lâche rien. Favier, à la 10eme, lui permet d’aller se reposer...

Le tenant du titre, BANARU du Rhône,(5 7) commence par ses habituels tours de chauffe.
Quand il se pose, il va beaucoup refuser, lâchant le raset en se montrant indifférent au jeu proposé. Il faut attendre la 9eme minute pour le voir céder un attribut, son premier gland...
Quand il reçoit un enchaînement, il se livre un peu plus, en s’approchant des planches. Sur le gong, Chekade s’approprie sa cocarde, mettant un terme à une prestation quelconque.
Il nous doit une revanche.

Le Bioù d’Or 2015, MIGNON de Cuillé, (349) est entré en piste très fringant.
Ne quittant jamais le fil des barrières, il gère avec maitrise. Mais il est compliqué de lui toucher la tête, si bien qu’il faut 7 minutes pour les rubans. Seul Favier va essayer de le tirer, mais il manque de vigueur dans ses raccompagnements. Il rentre avec ses deux ficelles sur les cornes, sans carmen obtenu deux fois en course.
Lui aussi, il doit retrouver son vrai niveau.

RATIS, la vedette de Raynaud,(560) est arrivé avec un sang bouillonnant....
Il se fait respecter, utilisant un excellent placement tout en sachant changer d’espace. Sur Allouani et Auzolle, il claque de gros tampons, réitérant par deux fois derrière Aliaga.
Mais à la 10eme minute, sur une glissade il se fait mal à une patte et hélas, il doit être réintégré.
Dommage, car il avait effectué dix minutes royales dignes de son glorieux passé.

Arrive alors GRECO de Saint-Antoine, (644) attendu comme le messie en ces temps de Pâques !
Son acolyte Katif le provoque et il retrouve ses sensations en le poussant aux gradins...
Tout ce qu’on lui propose, il y répond, notamment avec les affrontements loyaux du culotté François Martin et par intermittence de Zico.
Pour les ficelles, il perdra la première à 1200€ dans le crochet de Sabri Allouani (38 piges...).
Il conservera l’autre.

Quant à OPTIMUS des Baumelles,(605) il a montré tout de go son envie d’en découdre avec un pétard sur Favier.
Tout est bon chez lui pour se jeter sur les barrières et il y vient volontiers ! Il va même sauter après Favier, déclenchant une belle pagaille dans le pourtour.
Son énergie est remarquable et son attention est louable. Comme un symbole, c’est François Martin qui aura sa première ficelle, l’autre rentrera après une course de haut niveau qui le place d’emblée dans le gotha.
Avec 10 grosses actions et 7 récompenses, il aura été reconnu par le jury pour le prix Rami.