Il indique ensuite comment naquit la fameuse Levée des Tridents.
Le Midi tout entier se dressant au premier appel, a envoyé à Nîmes ses délégués et représentants protester contre le procès intenté par la Société Protectrice Des Animaux aux organisateurs et aux toréadors ayant participé aux corridas de muerte données les 31 juillet et 18 septembre dans nos arènes ; et c’est dans ce dessein que l’on a choisi le jour même où ils devaient comparaître devant le juge de paix, sous l’inculpation d’infraction à la loi Grammont.

Cette manifestation bien qu’ayant lieu un jour de semaine, avait attiré dans la capitale de l’Aficion Française plusieurs milliers de personnes venues de tous les coins de la terre de Bouvine.
Il faudrait remonter à 1907 et la grande crise viticole pour trouver un mouvement d’une telle ampleur.
Le mérite premier revient au Marquis de Baroncelli-Javon ; le dimanche 16 octobre, ayant appris au cours d’une conversation tenue dans les prés du Cailar, que la SPDA avait assigné les matadors Belmonte, Torquito, El Gallo, Saleri, messieurs Puech, Blancou et Metge co-directeurs des arènes de Nîmes à comparaître le 17 novembre en Justice de Paix.
Il réunit sur le champ les nombreux cavaliers venus participer au triage et à l’abrivado, il leur dit :

"La Nacioun Gardiano s’est donnée pour tâche de défendre et maintenir le culte du taureau sous toutes ses formes, de la course libre de nos villages à la fastueuse Corrida des grandes cités. Son devoir est de se rendre ce jour-là à Nîmes, trident en mains, tenir tête aux menées de la S.P.D.A., entourer et honorer ceux qu’elle attaque."


Cette proposition fut accueillie avec enthousiasme par tous les assistants et c’est ainsi que fut décidé le principe de la manifestation.

Le lundi 31 octobre, un petit comité composé de Baroncelli, Grand, Aubry, De Montaud-Manse, et de quelques amis sûrs et très dévoués parmi lesquels Jacques Mathieu, président du club taurin "le Cailaren", arrêta minutieusement le détail de la journée, et répartit à chacun sa besogne.

Les résultats, forts brillants de leur travail, nous prouvent qu’ils surent employer d’une manière très efficace le peu de temps dont ils disposaient.