ffcc.info : Puis les bêtes sont marquées, numérotées au fer...
Françoise Peytavin : Le contrôle de numéro, quand il n’y a pas un type de la DSV, est effectué par le vétérinaire sanitaire, qui vient voir un gros client...
Il faut comprendre que ce genre de problème ne peut se taire sans la complicité du vétérinaire. Celui ci porte un part de lourde responsabilité, quand il y a un gros problème. Le vétérinaire, s’il est sérieux sait que le nombre de prises de sang doit être le même que le nombre d’animaux dans la manade. Il y a un listing, et s’il manque une bête, on repart la chercher dans le pays. Il doit y avoir le même nombre de tests et de contrôles de tests que le nombre de bêtes inventoriées etc....
C’est vrai qu’avant, on n’avait pas tous ces papiers.

Le dessus de la table basse est recouvert des marques ayant contribué au developpement de la Saliérenne.

ffcc.info : Quand on voit les bêtes échappées à Saint Remy, et qu’il a fallu une semaine pour les regrouper, j’imagine que les contrôles de prophylaxie sont incomplets... Quand il manque une bête, il manque une bête point. Non ?
Françoise Peytavin : C’est sûr...

ffcc.info :Vous me faites peur, vous semblez dire que l’on va en trouver.
Françoise Peytavin : C’est forcé que l’on va en trouver. _

"C’est forcé que l’on va en trouver"

Si les gens qui n’abattent pas font de l’abattage, c’est forcé que l’on va en trouver.

ffcc.info : Grâce à une prophylaxie bien faite, on peut avoir une diminution peut être, mais en tous cas une solution ...
Françoise Peytavin : On n’en est pas très loin de la solution...

ffcc.info :Je ne dirais pas cela. L’OMS avait fixé comme but 1989 pour l’éradication de la tuberculose, mais 2005 verra 10,5 millions de personnes contaminées.
Françoise Peytavin : Oui, on constate une recrudescence de la tuberculose sur les populations en difficulté. Aggravée de surcroît par l’infection HIV.

ffcc.info :Là, encore, il y a la barrière des espèces, les taureaux ne la donneront pas à l’homme.
Françoise Peytavin : Si, justement, c’est pour cela que l’état ne peut plus tolérer de tuberculose bovine, c’est parce que c’est une maladie transmissible à l’homme.

ffcc.info :En France le problème a été réglé en 1953, avec l’obligation de pasteuriser le lait, et en 1963 en pratiquant l’abattage systématique des troupeaux contrôlés positifs. Ces mesures n’avaient pas été pratiquées en Allemagne, et dans ce pays la proportion de cas de tuberculoses dues à M. bovis atteignait 20%.

ffcc.info :La maladie se transmet par le lait, pas par la viande ?
Françoise Peytavin : Pas par la viande, en effet. L’autre soir, au siège de la Fédération on entendait les CT dire : « Les manadiers vous n’êtes pas solidaires... ». Ce serait une autre maladie... On a aussi des dérogations pour d’autres maladies, pour tester etc.... Mais pas sur un truc qui concerne la santé publique. On ne peut pas composer avec ça.

ffcc.info :Quelles sont les autres maladies donnant lieu à des mesures sévères ?
Françoise Peytavin : On a abattu énormément de bêtes à cause de la leucose bovine, et Dieu sait que l’on a fait venir des spécialistes de partout, aucun vétérinaire n’a jamais pu nous donner un signe clinique de la leucose sur un bovin Camargue. Malgré cela en 20 ans on a abattu et remplacé 50% du cheptel camarguais à cause de cette maladie.
La brucellose, quant à elle est absente de Camargue.

ffcc.info :Une bête abattue pour suspicion peut elle quand même être consommée ?
Françoise Peytavin : Une bête abattue parce qu’elle a réagit au test, va être dépecée. Si elle n’a pas de lésions, elle part à la consommation, dans le cas contraire, elle part à l’équarrissage.