La Bouvino : Jérôme Vigne se trouve être ton président à travers la Fédération de la Course Camarguaise.
On peut dire que cette année la Fédération n’est pas restée en retrait, elle a pris des risques importants. Elle a mis le paquet comme il se dit vulgairement.
Comment cela a-t-il été ressenti à ton niveau.

Robert Archet : A mon niveau, j’ai ressenti cela comme une bénédiction, car je pense que la Course Camarguaise doit être gérée par une Fédération forte et par un président aux pouvoirs étendus. Il faut souligner que Jérôme Vigne agit à ce titre tout a fait bénévolement donc mérite un grand coup de chapeau.

Il est certain que lorsque la Fédération impose un règlement comme cette année (1986, NdR), cela déclenche beaucoup plus de critiques que de louanges et cela de toutes parts.
A mon sens il faudrait d’avantage analyser avant de critiquer aussi sèchement.

En fait je pense que la Fédération est en train de faire un grand pas, qui va sans doute aider davantage à la promotion de la course Camarguaise. Les décisions prises dernièrement l’ont été un peu brutalement au goût de certains. La digestion sera donc difficile.

Dans une paire d’années, la fédération aura vraiment les pleins pouvoirs, avec un règlement et des structures très solides.
C’est dans ce domaine qu’il faudra le plus travailler afin d’accorder la Fédération qui gère la course camarguaise et les sponsors éventuels et pourquoi pas ceux qui organisent tous les trophées actuels.

La Bouvino : Prenons un point qui a évolué dans le règlement, par exemple celui des licences.
Comment cela s’est-il passé du côté des raseteurs ?

Robert Archet : En ce qui me concerne, je n’ai pas fait tout ce qu’il était nécessaire de faire, c’est-à-dire passer une visite par exemple. J’avais consulté un cardiologue il y a quelques temps. Manque de chance je l’avais fait avant que la Fédération ne l’exige et cela à Tarascon.

La Bouvino : Donc pas le médecin officiel désigné par la fédération !

Robert Archet : C’est cela.
A mon sens, ce n’est pas une bonne chose, cette désignation. La Fédération devrait concevoir les choses différemment.

Les médecins font partie d’un ordre qui leur interdit par la loi toute fausse déclaration. Je ne vois pas comment un cardiologue pourrait déclarer apte à raseter un raseteur inapte. Le risque pénal serait énorme pour lui.
Chacun devrait donc pouvoir effectuer les contrôles chez le médecin ou le cardiologue de son choix, imposer le contraire est une contrainte.
Pour moi, cela veut dire que je dois me rendre à Arles et perdre une demi-journée de travail. Cela risque de ne pas être évident pour tout le monde.

La Bouvino : Il y a un coté très séduisant dans le nouveau règlement, c’est le côté sécurité, qui à été abordé par les raseteurs d’une part, mais aussi mis en place par la fédération.

Robert Archet : C’est à mon avis encore plus important que ça car c’est un plan mis en place après intervention de la préfecture et qui a aujourd’hui force de loi, suite a un accident ayant provoqué la mort d’un jeune raseteur par coup de corne en pleine piste.

Dans le passé, j’ai toujours été choqué par la loi qui interdisait aux arènes, à toute infirmière de faire la moindre injection dans le corps d’un blessé.
Des soins oui, des injections non !!!
Ce qui sur un plan sécurité, dans le sport aussi dangereux que le nôtre était une aberration.
Avec la présence d’un médecin, ce problème est résolu et c’est tant mieux pour nous mais aussi pour le public et les gardians qui sont concernés au même titre que nous.
Je ne pense pas que ce problème médical, pour une arène, soit une charge financière insurmontable. Il s’agit vraiment d’une décision importante pour tous.

La Bouvino : D’après les échos que tu peux avoir, la licence est-elle bien reçue parmi les raseteurs ?

Robert Archet : Il faut voir les choses comme elles sont : Les raseteurs ont obtenu d’un coté la présence permanente d’un médecin dans les arènes.

Il faut d’autre part qu’ils s’astreignent à remplir une licence en contre-partie, et qu’ils subissent des examens médicaux. C’est normal car personne ne doit s’attendre à ce que tout vienne du même coté.

La Bouvino : Donc la Fédération est sur le bon chemin et au lieu d’être à la traîne comme elle l’était avant et subir ce qui se passait, elle est en train de passer devant et d’être le maître du jeu.

Robert Archet : Elle mérite tous nos encouragements et d’ailleurs dans tous les sports quels qu’ils soient, c’est la fédération qui gère son sport, c’est elle qui établit son calendrier, qui traite quand il y a un différend quel qu’il soit et qui tranche.

La Fédération de la Course Camarguaise doit absolument suivre ce chemin, ce qui résoudrait un grand nombre de problèmes tel la limitation des des raseteurs par le biais d’une meilleure répartition des courses.
Une seule course par dimanche au niveau du Trophée des as veut dire qu’il y aura trop de raseteurs et tourneurs en piste. En programmer de 2 à 3 permet de solutionner le problème en souplesse sans même évoquer le mot limitation.

C’est le rôle de la Fédération d’établir un calendrier, et le fait qu’elle prenne en main ce secteur est une normalisation, d’autant que personne aujourd’hui ne s’en préoccupe.