"l’origine de la "gase" terme provençal pour "traversée de gué" en français, était une activité d’éleveur qui avait pour but de franchir un fleuve ou un canal pour changer les bêtes de pâturage.

Pays d’été et pays d’hiver étaient en somme des transhumances nécessitées pour le renouvellement des herbages.

La "gase" ne s’improvisait pas comme aujourd’hui pour attirer des touristes et en faire un spectacle.
La période était calculée, le jour longtemps choisi à l’avance et les manadiers de part et d’autre des fleuves se prêtaient main forte entre eux.

Avec eux, même les pêcheurs avec leurs barquets nègo-chin * étaient recrutés sur place.
Le gardian de confiance ou le manadier lui même embarquait le premier sur le barquet où il tenait sa monture à la laisse et appelait le simbèu pour que la manade suive l’ancien en confiance.

De part et d’autre de la rive étaient les gardians qui d’un côté poussaient et de l’autre réceptionnaient.
Et tout ceci se faisait dans la discrétion, au seul bruit de l’appel du gardian pour ne pas effaroucher les bêtes.

Et il y avait en ce temps là un véritable savoir faire, un "examen de passage" pourrait-on dire, que d’aucun de nos amateurs actuels ne saurait réussir avec autant de succès.
Mais tout ceci est d’une autre époque.

Il ne reste dans cet exercice qu’un spectacle fantaisiste et parfois douloureux.
Attention aux anti taurins de tout crin qui pourraient s’en mêler à nos dépens."