Les frères SIMEON ont joué avec le feu, dans des oppositions de personnes qui à l’arrivée, ont desservi la piste de Beaucaire. Cet entêtement d’une autre époque va leur coûter leur poste et les laisser sur le carreau. C’était déjà prévisible dès février.
Non, CADENAS n’était pas trop cher pour Beaucaire. Ce sont les relations SIMEON/CADENAS qui ont fait capoter toute possibilité de collaboration. Cela s’appelle avec le recul, un gâchis. Une autre ère va s’ouvrir à Beaucaire. Demain nous dira si ce sera mieux….dans ce domaine la certitude n’existe pas.

Mais parlons de cette finale.

1er-RUBICON (Cuillé) 13 ans.
Se donne d’entrée à fond, et une série le laisse plumé en 55’’.
Aux ficelles, placé, son combat est fait de réactions vives en début : MARIGNAN (3’50), FELIX (4’35) mais il faut le forcer.
A gauche il sélectionne et seuls les rasets engagés sont suivis : ZEKRAOUI (5’30), EL MABOUB (6’30) et dans la foulée il chasse les droitiers et va se poster à l’autre bout.
9’10 raset long d’ALIAGA, 10’ il daille LOPEZ (carmen) ;
C’est espacé, c’est peu et en final il sélectionne beaucoup trop.
Rentre à 14’25 sa 2e ficelle.
MARIGNAN, ZEKRAOUI, ALIAGA, CIACCHINI ont beaucoup tenté mais que ce fut laborieux !
Pour moi sa course vaut 10/20.

2e-BAYARD (Nicollin) 13 ans.
Très belle allure de Lafont.
Chasse d’entrée puis subit très vite, sélectionne déjà (1’30), se soulève sur FELIX (1’30), et perd les attributs (1’55).
Très peu de gaz ce jour.
Sa tactique : chasser les groupes à droite et à gauche pour éviter les reprises.
Répond sur un rythme monocorde, et il n’a plus son coup de rein à la barrière. Il honore tout mais sans saveur.
8’30 erre en piste, sans réaction, 9’10 tape après MARIGNAN qui lève la 1ère ficelle...
S’en suit une longue période plus que languissante. Se reprend en final à la Loge dans un petit retour de flamme. Rentre une ficelle à 14’35.
Pour moi sa course vaut 8/20.

3e-POURPRE (JC Blanc) 11 ans.
On l’attendait à ce niveau et il n’a pas été au rendez-vous !
Costaud, toujours très mobile, son combat est brouillon.
Cocarde et glands partent en 2’.
Anticipe ALIAGA (3’20) puis LOPEZ (4’45).
6’10 FELIX puis LOPEZ passent de justesse (carmen) ; Toujours placé au tiers de la piste il procède par à-coups, réactions souvent vives terminées au ras.
8’20 commence à se réfugier au centre (et 9’20 et 12’30)
Sélectionne, et se donne en intermittence. 10’30 et 11’30 rasets longs de FELIX supérieurs (carmen) ; Finit sur une série uniquement droitière qui le saoule.
Rentre ses ficelles à 400€ à 14’40 ! Déception.
Pour moi sa course vaut 9/20.

4e- CHICHARITO (Caillan) 13 ans.
Ultra rapide, d’entrée la pression est là, il n’y a pas de cadeaux.
1’25 daille FELIX, puis 2’20 enferme MARIGNAN ;
Son accélération dans le raset est superbe. Perd cocarde et glands en 3’20.
Aux ficelles se déplace, chasse juste ce qu’il faut, puis se place cul à la planche ; les blancs réfléchissent, plus de pression, pas de prise de risques, difficile de briller dans ces conditions.
Et puis FELIX, main frontal, ouvre le bal (7’45), suivi d’ASSENAT.
C’est alors le moment de Lucas LOPEZ (9’35) enfermé dès le départ et main frontal sur 30 mètres (carmen). Enorme ovation, la passion déborde de la piste vers les gradins.
Et il remet ça 2 fois (12’ et 14’20) imité par FELIX (10’30) et ELMABOUB (11’20) ; A noter le gros coup de revers à gauche au contact, dissuasif.
Il rentre une ficelle à 900€ à 14’40 !
C’est LA course de la Finale, un vrai moment de bonheur partagé.
Pour moi sa course vaut 15/20.

5e BOUCANIER (F.G.) 10 ans.
Joli de type. CIACCHINI glisse d’entrée devant sa tête et s’en tire avec un très gros coup de barrière. Un miracle ! Très mobile, la pagaille s’installe aux attributs, perdus en en 3’10. Le taureau ne refuse rien et EL MABOUB à 4 reprises s’illustre avec des rasets qui ne l’honorent pas.
Aux ficelles la pression tombe et le taureau se révèle. FELIX (5’40) LOPEZ (6’) subissent deux énormes coups de barrière ainsi que EL MABOUB (9415). Le style du taureau est très personnel : il prend les reprises dans la foulée, sans problème, et d’un coup prend la sortie d’un raset et finit aux bois avec punch. Ce taureau est àsuivre avec intérêt. La 1ère ficelle pour MARIGNAN (10’10) et la 2e pour ZEKRAOUI (14’20). Avec un carmen final très mérité ;
Pour moi sa course vaut 13/20.

6e- QUESACO (Sauvan). 10 ans.
Cornes fines, pas très costaud ; Il est mobile, 1’ tape après ZEKRAOUI.
Dépassé par le rythme, il perd les attributs en 1’30.
Aux ficelles on retrouve le barricadier brillant après LOPEZ (2’10 et 5’10) MARIGNAN (4’50) CIACCHINI (7’) mais aussi le taureau volontaire dans une très belle série de reprises (8’40 et carmen)
1ère ficelle pour ASSENAT (9’) et 2e pour KATIF (10’40).
C’est plaisant, enlevé.
Pour moi sa course vaut 11/20.

7e- ORCA (Lautier) 12 ans.
Avec son pyjama blanc ( pattes et sous le ventre ) ce taureau est étonnant.
Du gaz à revendre.
Chasse beaucoup.
Placé, on découvre sa grande souplesse sur les reprises. Oui mais voilà, il y a trop d’attente entre les actions. Du coup il s’occupe seul, fait sa course, vadrouille.
ORCA n’est pas un 7e, mais plus sûrement un très présentable 3e.
Les hommes attendent la fin… Nous aussi.
Dommage, mille fois dommage.
Pour moi sa course vaut 9/20.

En résumé , une Finale qui ne s’inscrira pas dans les annales.

Une Palme d’OR où on a beaucoup plus parlé des absents que des présents ( hommes et taureaux)

• La victoire de Vincent FELIX est indiscutable.

• MUIRON meilleur taureau, c’était aussi mon choix.

• Un mot sur la capelado, on devrait dire le vrai spectacle d’ouverture qui a fait chavirer tous les amoureux de nos traditions. C’est la preuve par l’absurde que nos propos de la 1ère journée étaient justifiés.

En ce jour tout y était : le travail des cavalières soutenues par la musique, les évolutions des arlésiennes portées par la musique, les danses, les calèches somptueuses et la classe de leurs occupants, les gardians, la Reine d’Arles, les manadiers rassemblés dans une même calèche, les raseteurs, le sentiment d’une unité dans tout cela, d’une famille rassemblée.

C’était beau, c’était touchant, c’était digne de la PALME D’OR.

La question, évidente : pourquoi aussi peu de moyens accordés aux 2 premières journées ?
Les groupes de ces 2 premiers jours avaient toute leur place dans ce somptueux bouquet final.

A méditer

Bernard DUMARCHER