C’était mieux avant !!
Remoulins 5 juin 2022
Des garçons et des taureaux au rendez vous ; du spectacle en piste ; de l’émotion sur les gradins.
On a souvent pour habitude de dire qu’avant il n’y avait que des courses exceptionnelles avec des grands raseteurs et de grands taureaux.
Tout d’abord : qu’est ce que c’était « avant » ?
avant qui ?
avant quoi ?
avant J-C ?
et y avait-il que des grands noms du raset en piste ?
Et que veut dire "courses exceptionnelles" ?
des taureaux durs ?
des taureaux qui montent aux tubes ?
Force est de constater, et nos anciens s’ils sont sincères le savent bien, il n’y a pas eu que de belles courses « avant ».
Tout ça pour dire quoi ?
Et bien, que j’ai assisté dimanche 5 juin à une course exceptionnelle.
Ça n’était pas dans une grande arène, il n’y avait pas des raseteurs au palmarès élogieux et encore moins des taureaux qui font la fierté de leur manade.
Dimanche, j’étais à Remoulins pour une course du trophée de l’avenir, la première journée du trophée local : la Cerise d’Or.
Une bonne affluence sur les gradins ombragés du bord du Gardon ; bonne affluence aussi sur les berges proches profitant de la fraicheur de ces eaux. Journée chargée de chaleur, en piste mais également sur les étagères. Communion d’un public, des acteurs en piste et du bétail.
Herbin de Didelot Langlade ouvre les hostilités.
Très bon premier qui accepte tous les rasets dans son terrain, sans faire de faute et accélère même à la sortie du raset pour pousser celui qui s’y hasarde. Exemple la poursuite sur El Ghiati pour la ficelle.
Bon 1/4 d’heure qui rentre au toril bouche fermée avec les honneurs.
Enzo de l’Occitane sera plus brouillon, bougera beaucoup, même s’il s’améliore sur la fin, rentrera ses ficelles.
S’il y a un taureau à suivre, c’est bien Luder ; le 610 du Ternen veut sans doute se placer au même niveau que son congénère de Muiron.
Le taureau nous a sorti le grand jeu : placement, vigilance sur les départs de raset, méchanceté, finition tout y est.
Je n’oublie pas le travail des jeunes garçons, El Ghiati en tête, acteur de 3 - 4 enfermées dans le berceau. De l’émotion, des poursuites plus que serrées, un 1/4 d’heure qui monte en intensité, des Carmen, de la vaillance, tous veulent participer, grimper sur le nuage.
Tout est dit, Luder aura le prix du jour.
On était déjà bien satisfait à la buvette de cette première partie et heureux d’y avoir été ; on ne savait pas encore ce qui nous attendait.
Bozon de Nicollin nous remet dans l’ambiance.
Taureau classique qui ne fait aucune faute de placement, qui connait le jeu de la piste. A ce moment là, El Ghiati part à l’infirmerie. On se dit que le spectacle est terminé, l’acteur principal quittant la scène mais c’est mal compter sur Chanat, Taieb Garcia pour continuer le spectacle.
Sérieux le 375 de Nicollin sauvera sa 2 ème ficelle avec honneur.
Valdemar de Bon ne m’a pas convaincu ; il fuit, ne fait que sauter, refuse le jeu de la piste, se fatigue et rentrera exténué.
On pourrait penser que Redon le taureau de Fabre/ Mailhan va nous sortir le même 1/4 d’heure ; d’entrée il saute, et re-saute.
Ses gardians aux 4 coins des gradins cherchent à le contenir. Le 416 des Bernacles revient seul en piste à la « Goya ».
Entre temps El Ghiati est revenu lui aussi en piste. Un peu comme le toro manso qui refuse la cape, la pique et qui se soumet au dernier tertio pour sortir toute sa bravoure et sa méchanceté, Redon trouve en El Ghiati son torero et nous créditera de belles envolées sur la fin de sa partition.
A revoir : Gazian a beaucoup sauté aussi dans sa jeunesse.
Et pour rester dans les envolées, on se devait de terminer par un Méjanes. Cortes lui aussi nous la fait à la « Goya » je saute et re-saute en piste.
Cortes fait le spectacle, chasse l’homme veut le combat ; chaque raseteur veut son coup de barrière, son Carmen, sa dose d’adrénaline.
Les envolées sont puissantes, dangereuses, le taureau accélère sur le raset, anticipe et chaque finition est fracassante, meurtrière.
Le public est debout ; ça crie, ça ovationne ; le spectacle est à son comble.
Fin du spectacle.
Merci aux acteurs, des jeunes qui ont pris des risques, qui ont voulu avoir leur moment de gloire dans une après midi d’émotion.
On reviendra à Remoulins ; 19 juin deuxième journée.