Il fut bientôt imité par un mauvais torero de Valence, Rafael Dutrus puis par Rafael Diaz, Francisco Casado, Pablo Celis et beaucoup d’autres.
La première roupe comico-taurine fait son apparition en 1920 avec à sa tête Daniel Valencia.

Parallèlement la France découvre Georges Clavel, matador de toros dans la cuadrilla du Pouly. A cette époque de nombreuses étaient à l’affiche. Ces spectacles complets permettaient de présenter des corridas, des troupes de Charlots, des jeux le gardians, des caballeros et autres formes le tauromachie.

En 1972 Daniel Valencia vint en France et toréa une bête avec Georges Clavel.

1936, Braconnier de Robert inflige deux graves cornadas à Georges Clavel dans les arènes de Saint-Gilles. Dès lors il ne se consacrera plus qu’aux spectacles comico-taurins et sera ainsi le premier " Charlot " français.
Pour la famille Clavel, la charlotade devient alors une passion héréditaire puisque Albert né en 1930 fait ses débuts de Charlot à Sète avec la troupe El Gallo.

1945, Albert Clavel débute dans les arènes portatives d’Achille Pouly et entame une tournée qui le mènera aux quatre coins de l’hexagone et même à l’étranger.
Dans les années 50, le programme de cette tournée est composé de toreros mais aussi de raseteurs comme Granito, Bouffier, Garrigues, Palau et André Soler qui fait ses débuts avant de devenir le grand raseteur que l’on sait.
A cette époque, Albert et Georges Clavel forment la troupe les Clavelitos II et présentent leurs numéros en commun.
Ils se rendent en Espagne où ils exécuteront la véritable charlotade à savoir qu’ils estoquent l’animal à la fin du numéro comme le veut la tradition espagnole, ils seront les seuls français à effectuer cette prestation.

Aujourd’hui André Clavel, héritier d’une grande tradition taurine et d’une aficion solide a pris le relais de son père et de son grand-père.
Depuis 1967, il parcourt les pistes de nos arènes pour présenter à son tour des numéros comico-taurins.
En 1981 il crée la troupe les Clavelitos III avec le concours de Jeannot Courril et Alain Welsch.

Les traditions et l’afecioun ont évolué, la charlotade aussi.
Les numéros que présentent les Clavelitos III sont répétés et mis au point pendant l’intersaison afin que la seule inconnue du scénario reste le taureau. Cet animal de deux ou trois ans qui se présente en piste cornes nues est en réalité à la base de la réussite d’une bonne charlotade.

En effet si les qualités d’un bon charlot sont la passion, l’agilité, la volonté et le courage, la synchronisation du numéro avec le comportement de la bête en est la garantie du sérieux. Il est donc essentiel pour un charlot de savoir juger et apprécier rapidement la réaction du taureau afin de présenter un bon spectacle soit par inspiration, soit par routine pour faire rire le public malgré le danger évident.

Le rire est communicatif mais faut-il encore savoir le provoquer, les quelques soixante années d’expérience de la famille Clavel en sont le témoignage.

La charlotade est une bonne introduction à la tauromachie, puisse-t-elle vous faire découvrir l’aficion comme celle dont témoigne encore Albert Clavel qui à plus de 55 ans (en 1986 NdR), a recommencé’ à toréer, pour le plaisir, au cours de la récente manifestation " Cheval Passion " à Avignon.