Nous sommes dans le salon privé du Victor Hugo à Nîmes. Sabri Allouani et son défenseur, à l’heure prévue prennent place sur l’estrade devant une vingtaine de personnes.
L’ambiance est grave, sérieuse. Sabri Allouani est tel que nous l’avons décrit, calme et sans vindicte.

 Retranscription des propos tenus par Sabri Allouani et par Maître Piérry Fumanal

Maître Pierry Fumanal :
Nous avons souhaité cette conférence pour pouvoir nous expliquer sur tout ce qui a été dit et fait. La carrière de Sabri a été bien discutée par les actions entreprises par la commission de discipline de 1ère instance (CD1A) et réformées, heureusement par la commission de discipline d’appel (CDA). Acte qui remet la carrière de Sabri Allouani sur les rails qu’elle mérite en espérant qu’il sera moins fatigué à l’avenir qu’il ne l’est ce matin.
Nous voulions cette conférence de presse amicale dans la ville de Nîmes pour communiquer sur cette entame de saison et surtout dire à quel point cela a été difficile pour le champion qu’il est, d’accepter la décision de la CD1A et à quel point on se félicite de la décision d’appel qui met les compteurs à zéro. Elle va permettre d’ouvrir une nouvelle saison à Sabri avec, j’espère, au bout un 10ème titre.
Je rappelle qu’il n’ a pu participer à la dernière finale avec la plénitude de ses moyens handicapé par une décision rendue quatre jours avant, ce qui a pu le priver d’un autre titre mais surtout de la reconnaissance du public.

Sabri Allouani :
je sais que j’ai commis un geste qui n’est pas pardonnable, je l’ai regretté après. J’ai été très touché par le décision de la fédération parce que deux ans c’est beaucoup, ne plus avoir de licence jusqu’en 2016 c’est énorme.
Pour revenir il m’aurait fallu quatre ans. J’avais eu des promesses des instances de la fédération qui me disaient que je recevrais ma lettre après la finale et je l’ai reçue le vendredi soit deux jours avant la finale.
Quand j’ai ouvert la lettre et que j’ai vu que j’avais pris deux ans avec privation de toute les licences...
Si j’avais voulu être tourneur je n’aurais pas pu le faire, pareil si j’avais voulu entrer dans une école taurine. Donc j’ai fait appel à mes avocats que je remercie pour leur énorme travail.
Puis nous sommes passés en appel et nous avons eu des gens intelligents face à nous, ils ont eu un peu plus de respect et puis, grâce à l’action de mes avocats, aujourd’hui je suis prêt.
J’ai commis une erreur...

Maître Pierry Fumanal :
La chasse aux sorcières, car c’était un procès d’intention que l’on a fait à Sabri avec une sanction complètement disproportionnée. Geste qu’il a reconnu comme un geste d’énervement, geste que l’on peut voir dans d’autres courses ou...
On a pas assez insisté sur le fait que le positionnement du commissaire de piste qui était en piste également, ce qui était anormal.
Le plus grave c’est que en terme d’image, il n’aurait jamais dû commettre ce geste ; geste qu’il a reconnu.
Il est certain que la faute commise, reconnue à froid car à chaud il faut comprendre que ce sport est un sport comme un autre et la réaction envers celui qui avait été son ancien tourneur a été due à l’énervement. Je crois que la sanction qui a été prise par la CD1I dans des conditions, et là c’est l’avocat qui parle, déplorables car on donne avec les délégations (un doute sur ce mot peu audible... NdR) on donne la possibilité de tout faire... on confie à des gens en CD1A, des membres de la commission, à Mr P... ancien maire de St-Rémy, le droit de décider de la carrière de quelqu’un. Car c’est cela dont il s’agit, cela en constatant que les règles les plus élémentaires de procédure ont été bafouées et c’est pour cela, aussi, que la CDA qui était constituée peut être de gens plus au fait en termes de règles, car la FFCC comme toute fédération se doit de respecter les règles, on ne peut pas faire tout et n’importe quoi avec une fédération affiliée au ministère des Sports. Il faut respecter les procédures d’appel et la commission nous donne raison en constatant que les règles n’ont pas été respectées.
Quelque part je trouve que c’est bien qu’au sein de la fédération on ait pris conscience de cela à ce niveau-là.
Quelle que soit la fédération, celle-ci se doit de respecter les règles, il ne faut pas faire de procès d’intention, je parle de chasse aux sorcières, c’est un mot fort, mais je crois que c’est ce qui s’est passé à un moment donné pour Sabri Allouani. Il a failli arrêter et ça a été très mal vécu.
A l’heure actuelle nous allons partir sur une base d’espoir mais très honnêtement, la décision de la CD1I a été rendue par des gens qui n’étaient pas habilités à le faire ni juridiquement ni, surtout, personnellement. Je crois que la présence en CDA d’un juriste a fait grandement évoluer les choses et aller dans le sens, certes qui était le notre, mais aussi dans le sens de la logique du respect des règles élémentaires de procédure.
Aujourd’hui nous terminons sur une note d’espoir avec maintenant la sortie des procédures et c’est bien d’un point de vue sportif que les choses vont se passer ainsi qu’en piste. Sabri doit avoir maintenant une grande volonté de retrouver son crochet et de pouvoir repartir sur un terrain strictement sportif.

Sabri Allouani :
Je veux remercier toutes les personnes qui m’ont soutenu ; il y en a eu énormément, tout comme les messages de soutien, ce qui m’a permis d’avancer et j’ai vu que s’il y avait beaucoup de gens qui ne m’aimaient pas il y en a eu encore plus pour m’apprécier.
Merci à tous.

 Questions posées en aparté :

B et T :
Compte-tenu de la vraie fausse suspension qui aurait pu entrainer des pertes financières, envisagez-vous une procédure d’indemnisation ?
Sabri Allouani :, Maître Pierry Fumanal : : (sourires)
nous l’avons envisagé mais ce n’est pas à l’ordre du jour. L’essentiel pour Sabri c’est de reprendre la piste.

B et T :
Sabri, penses-tu, si tu es élu, pouvoir concilier les deux activités d’élu et de raseteur ?
Sabri Allouani :
je ne serai pas élu puisque je ne suis pas sur la liste de Henri Itier, je suis uniquement le Président de son Comité de soutien
Donc pas de problème.